Un appel à la conscience collective: Lettre ouverte au peuple Abbey et Krobou

Ma sœur, mon frère Abbey et Krobou,

À l’orée des prochaines échéances électorales, dans un climat politique chargé d’incertitudes et d’inquiétudes, il nous paraît essentiel, en tant qu’enfants de l’Agneby-Tiassa et dignes héritiers du peuple Abbey et Krobou, d’élever nos voix. Ce message est notre modeste contribution à l’édification de notre histoire commune.

Nous lançons ici un appel à nos chefs traditionnels, à nos mères, à notre jeunesse, et à l’ensemble des acteurs politiques, toutes sensibilités confondues : souvenons-nous d’où nous venons.

Le peuple Abbey s’est illustré dans l’histoire par son héroïsme et sa résistance face à l’oppression coloniale. Cette gloire, qui fait aujourd’hui notre fierté, ne s’est pas construite dans la division, mais dans l’unité inébranlable de nos aïeux. Leur cohésion fut le socle de leur force. Voilà le legs qu’ils nous ont transmis.

Oui, nous avons le droit de diverger politiquement. Oui, chacun est libre d’adhérer au programme qui parle à ses convictions. Mais aucune opinion, aucun parti, aucun intérêt individuel ne doit nous faire perdre l’essentiel : l’union sacrée de notre peuple. Elle est notre première richesse, notre premier rempart, notre premier devoir.

Nous devons rester vigilants : nos terres, nos valeurs culturelles, notre identité sont aujourd’hui menacées. Le rouleau compresseur de la mondialisation et les fausses valeurs des sociétés dites modernes pourraient les effacer à jamais si nous n’y prenons garde.

À toutes et à tous, nous lançons cet appel fraternel :
Soyons respectueux dans nos débats, que ce soit dans nos villages, dans nos familles ou sur les réseaux sociaux. Refusons les discours de haine, les violences verbales et physiques.
Préservons les acquis du développement local, fruits des efforts de plusieurs générations.
Cultivons la paix, la tolérance, l’intelligence collective.

Les défis qui se dressent devant nous sont immenses : pauvreté, chômage, féminicides, violences conjugales, crise climatique, bradage de notre cacao, insécurité croissante… Il nous faut une union forte pour les surmonter.

N’oublions jamais que nous venons tous du même tronc : le village de Watta, d’où sont issus nos cantons Tchôfô, Morié, Abêvé, Koss, ainsi que nos frères Abbey de Tiassalé et du canton Krobou. Cette fraternité doit rester notre boussole.

Restons debout, unis, dignes et responsables.
Notre avenir dépend de notre capacité à rester soudés.

MARIE-LAURE SEDJI
Votre sœur Abbey

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