Côte d’Ivoire : Damana Pickass appelle Ouattara à renoncer au 4ᵉ mandat pour “sortir par la grande porte”

Le vice-président du Conseil stratégique et politique (CSP) du PPA-CI, Damana Adia Pickass, a exprimé ce dimanche 23 juin ses inquiétudes quant à une possible candidature du président Alassane Ouattara à un 4ᵉ mandat, estimant qu’elle plongerait la Côte d’Ivoire dans « un boulevard d’incertitude ».

Alors que le RHDP a officiellement désigné le chef de l’État comme son candidat à la présidentielle d’octobre 2025, Alassane Ouattara a préféré temporiser en annonçant qu’il rendrait sa décision finale « dans les jours qui viennent ». Une posture que Damana Pickass interprète comme une prise de conscience des conséquences politiques et institutionnelles d’une telle candidature. « Il est conscient qu’il ne peut plus être candidat », a-t-il déclaré face à la presse, appelant le président à « refuser d’être candidat pour sortir par la grande porte ».

Pour le PPA-CI, cette hésitation du chef de l’État s’apparente déjà à « une victoire de la mobilisation contre le 4ᵉ mandat », mais ne doit pas entraîner un relâchement de la vigilance. « Ce recul peut être circonstanciel, destiné à distraire notre attention », a averti le vice-président du CSP, réaffirmant l’engagement de son parti à empêcher cette candidature « par tous les moyens légaux et constitutionnels ».

Damana Pickass a aussi critiqué la décision du RHDP, qu’il juge « dépourvue de sagesse et de pertinence », rappelant que selon lui, Alassane Ouattara « a épuisé ses mandatures à la tête de l’État ». Il a en outre souligné que le président s’est « exclu lui-même du processus électoral », en ne respectant pas le calendrier de dépôt des collecteurs pour le parrainage exigé par la Commission électorale indépendante.

Cette sortie s’inscrit dans une offensive plus large du PPA-CI contre la perspective d’un 4ᵉ mandat. Le 12 juin dernier, l’ancien président Laurent Gbagbo a lancé un mouvement citoyen baptisé « Trop c’est Trop », dont l’un des objectifs majeurs est précisément de s’opposer à cette éventualité, jugée anticonstitutionnelle et dangereuse pour la démocratie ivoirienne.

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