L’ancien président de la République Nicolas Sarkozy a officiellement perdu la Légion d’honneur, la plus haute distinction française, en raison de sa condamnation à une peine de prison ferme pour corruption. La décision, publiée ce jour au Journal officiel, marque une nouvelle étape dans la disgrâce judiciaire et symbolique de l’ex-chef de l’État.
Conformément au code de la Légion d’honneur, toute personne condamnée à une peine de prison supérieure à un an sans sursis est automatiquement exclue de l’ordre, sauf décision contraire du grand maître, en l’occurrence le président de la République. Jusqu’à récemment, Emmanuel Macron avait refusé d’enclencher cette procédure à l’égard de son prédécesseur, invoquant un devoir de respect lié à la fonction présidentielle.
Mais la situation a évolué sous la pression. Plusieurs familles de décorés, choquées par ce maintien, ont saisi la justice pour dénoncer ce qu’elles considéraient comme une entorse à l’esprit républicain. Le tribunal administratif leur a donné raison, estimant que l’exclusion de M. Sarkozy relevait d’une application équitable de la loi, et ne constituait nullement une atteinte à la dignité de la fonction présidentielle.
Une double destitution symbolique
Nicolas Sarkozy avait été fait chevalier de la Légion d’honneur en 2005, puis avait accédé automatiquement au grade de grand-croix lors de son accession à l’Élysée en 2007. Parallèlement, il était également membre de l’Ordre national du Mérite, dont il est désormais également radié.
Cette destitution concerne également deux de ses codétenus, condamnés dans la même affaire de corruption, qui perdent eux aussi leurs distinctions nationales.
Un précédent historique
Cette affaire fait écho à un précédent historique : en août 1945, le maréchal Philippe Pétain, chef du régime de Vichy et condamné pour haute trahison, avait été le premier chef d’État français à être radié de la Légion d’honneur. Sarkozy devient ainsi le second président de la République française à subir un tel sort, bien que dans un tout autre contexte.
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