Le nouvel échangeur du grand carrefour de Koumassi a été ouvert à la circulation le dimanche 08 Juin dernier. Les travaux d’embellissement se poursuivent toutefois. Cet ouvrage est un don du gouvernement américain à travers le programme MCC (Millénium Challenge Corporation), un programme qui consiste à évaluer les pays en développement sur un certain nombre d’indicateurs relatifs à la démocratie, l’Etat de droit, et la bonne gouvernance. En fonction des scores obtenus, des financements sont octroyés pour des projets de développement arrêtés d’un commun accord.
La Côte d’Ivoire a bénéficié d’un financement de 525 millions de dollars ( un peu plus de 300 milliards FCFA ) pour le financement de plusieurs projets, dont la construction de l’échangeur du grand carrefour de Koumassi, la réhabilitation du boulevard de la Paix, la réhabilitation du boulevard de vridi ou « boulevard du port » ( y compris le pont qui se trouve sur le tronçon ), la réhabilitation de la voie expresse de Yopougon-Adjamé, et la réhabilitation du boulevard VGE. Les financements de la réhabilitation du boulevard de la paix ont été retirés en Juin 2024, suite à des « vices de procédure » dans l’indemnisation des populations impactées. En avril dernier, le Président Donald Trump a mis fin au MCC. Mais une poignée de pays dont la Côte d’Ivoire ont bénéficié d’un délai supplémentaire pour terminer les chantiers en cours.
L’échangeur de Koumassi est un pont classique, un fly-over assez simple. D’un coût d’environ 15,96 milliards FCFA, il mesure 387 mètres dont 1320 mètres de remblais d’accès. S’il faut bien sûr s’en réjouir, il ne faut pas surestimer sa portée dans la résorption de l’embouteillage sur le boulevard VGE. Ce type d’ouvrage paraît aujourd’hui dépassé quand on considère le développement de la ville d’Abidjan.
Entre l’échangeur Solibra et le nouvel échangeur Akwaba, il y a encore six intersections où les automobilistes doivent marquer des arrêts, à savoir le grand carrefour de Marcory, le carrefour d’Orca Deco, le carrefour de l’ex siège d’Orange Côte d’Ivoire, le carrefour de l’hôtel Ibis Marcory, le carrefour du camp commando de Koumassi, et le carrefour du village « ancien Koumassi ». Notons également que l’échangeur de Marcory, aussi superbe soit-il, ne concerne pas les véhicules qui sont sur le boulevard Giscard d’Estaing en partance ou en provenance de Port Bouet. Ces véhicules marquent un arrêt à cet échangeur. C’est seulement les véhicules en partance ou en provenance du troisième pont qui ne marquent pas d’arrêt à ce carrefour du fait qu’ils empruntent cet échangeur.
Aussi le phénomène d’engorgement du boulevard VGE ne va pas disparaître avec le nouvel ouvrage. Il faudrait encore six autres échangeurs sur cette artère afin de résoudre la question. De même, il faudrait transformer l’échangeur de Marcory en un échangeur à trois niveaux, en réalisant deux passages en hauteur ( un dans chaque sens ) afin que les véhicules en partance ou en provenance de Port-Bouët ne marquent plus d’arrêt à ce niveau.
Une solution plus radicale pour en finir avec la congestion du boulevard Giscard d’Estaing (aujourd’hui boulevard Félix Houphouët Boigny) serait de réaliser une voie express aérienne entre le Plateau et l’aéroport d’Abidjan. Aujourd’hui le Kenya a réalisé une telle infrastructure qui relie le sud de Nairobi à l’aéroport international de la ville, en passant par le quartier des affaires. D’une longueur de 27 km, l’ouvrage a coûté 560 millions de dollars ( environ 336 milliards CFA). La circulation en direction de l’aéroport a été définitivement fluidifiée.
Plutôt que de réaliser encore six ou sept petits échangeurs sur cette artère, une autoroute aérienne d’environ 14 km (la distance séparant le plateau de l’aéroport d’Abidjan) sera une option plus efficiente, d’autant plus que l’infrastructure sera à péage. On peut raisonnablement évaluer son coût à environ 150 milliards, soit le coût du quatrième pont d’Abidjan (154 milliards CFA). Il faut en finir avec ces petits échangeurs, ces fly-over qui aujourd’hui sont des solutions du passé, en optant pour un ouvrage unique qui fluidifie la circulation dans la ville. Les autorités ivoiriennes devraient désormais regarder dans cette direction. L’option de l’autoroute aérienne s’impose pour la ville d’Abidjan.
Douglas Mountain
oceanpremier4@gmail.com
Le Cercle des Réflexions Libérales
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