Drame du Pacha Club le 9 juin 1977: La nuit tragique qui a endeuillé Abidjan

Le 9 juin 1977, ce soir-là, le Pacha Club, l’un des lieux nocturnes les plus prisés d’Abidjan, est bondé comme à son habitude. Situé dans le centre commercial Nour Al Hayat, en plein cœur du Plateau, l’établissement accueille une clientèle cosmopolite venue profiter d’une ambiance festive. Mais à 1h20 du matin, la fête tourne brusquement au cauchemar.

Une épaisse fumée blanche commence à s’élever à l’entrée du club. En quelques minutes, les flammes envahissent les lieux. Les matériaux inflammables – moquettes, bois, mousses – facilitent une propagation fulgurante du feu. La panique s’empare des clients, piégés dans un bâtiment dépourvu de véritables dispositifs de sécurité.

Le bilan est effroyable. 42 morts. Parmi les victimes, on compte 17 femmes et 25 hommes de huit nationalités différentes : 27 Français, 3 Suisses, 3 Libanais, 3 Ivoiriens, 2 Anglais, 2 Norvégiens, 1 Italien, 1 Allemand.

Ce drame frappe de plein fouet plusieurs familles. Parmi les disparus figurent Kacou André Marc, 21 ans, fils du ministre Alcide Kacou, et Olga Sarrazin, son amie. On déplore aussi la mort de Michelle Débraban, 16 ans, et de son frère Edgar, péris en tentant d’échapper aux flammes. Leur mère, submergée par le chagrin après avoir également perdu son époux dans l’incendie, mettra tragiquement fin à ses jours peu après.

L’enquête révèle que les normes de sécurité n’avaient pas été respectées. Le décret de 1956 sur la sécurité dans les établissements de nuit, pourtant en vigueur, était resté lettre morte. Ce manque de rigueur aura coûté la vie à 42 innocents.

Face à l’ampleur de la tragédie, les autorités ivoiriennes réagissent rapidement. Et ce, en procédant à la mise en place d’une commission spéciale d’enquête, l’inspection de 89 boîtes de nuit dans la capitale et la fermeture de 25 établissements jugés non conformes aux normes de sécurité en vigueur

Près de 50 ans plus tard, le souvenir de cette nuit d’effroi reste gravé dans les mémoires. Cette tragédie souligne, encore aujourd’hui, la nécessité impérieuse de prévenir plutôt que de subir, en faisant respecter strictement les normes de sécurité dans tous les lieux accueillant du public.

Par Salif D. Cheickna
FratMat

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