Les États-Unis sanctionnent des juges de la CPI: une attaque contre la justice internationale

Parmi les noms figurant sur la liste des sanctions annoncées le jeudi 5 juin par le Trésor américain — aux côtés d’un cyberescroc philippin spécialisé dans le « pig butchering », une escroquerie en ligne, et de trafiquants de cocaïne opérant via la Guyane — apparaissent quatre magistrates de la Cour pénale internationale (CPI). Leur faute, selon Washington : être « politisées ».

De quels faits sont-elles accusées ? La Slovène Beti Hohler et la Béninoise Reine Alapini-Gansou ont participé à l’émission de mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis à Gaza. Quant à la Péruvienne Luz del Carmen Ibañez Carranza et l’Ougandaise Solomy Balungi Bossa, elles ont autorisé en mars 2020 l’ouverture d’une enquête sur les exactions présumées des forces armées américaines en Afghanistan.

Selon le Trésor américain, ces sanctions illustrent « la gravité de la menace que représente la politisation et les abus de pouvoir de la CPI ». Elles s’appuient sur un décret signé dès le 6 février par Donald Trump, en marge d’une visite officielle de Nétanyahou à Washington, visant à infliger des « conséquences tangibles et significatives » à toute personne impliquée dans ce type d’initiatives judiciaires.

Avec Lemonde.fr
Stéphanie Maupas (La Haye, correspondance)

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