Il y a cinq ans, en pleine contestation populaire contre le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta, le Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) émergeait comme une force d’espoir, porteuse d’un projet de refondation nationale. Inspiré par la colère populaire et fort de l’assise morale de l’imam Mahmoud Dicko, le M5 se voulait le ferment d’un Mali nouveau, débarrassé de la corruption, du népotisme et de la mauvaise gouvernance.
Mais l’histoire ne s’écrit pas toujours du côté des idéalistes. Très vite, la junte militaire dirigée par Assimi Goïta a montré qu’elle n’avait nullement l’intention de partager le pouvoir, encore moins de s’en faire dicter les orientations par des civils, aussi légitimes soient-ils, dans un pays attaqué de toute part par des hordes de djihadistes venus du nord.
Les leaders du M5, qui se voyaient en partenaires incontournables de la transition, n’auront été qu’un marchepied dans un pays en guerre.
Utilisés pour légitimer le coup d’État, puis marginalisés dans les cercles de décision, ils assistent aujourd’hui, impuissants, à l’effacement progressif de leur mouvement des radars politiques. Le rêve d’un renouveau citoyen s’est brisé sur le roc d’un pouvoir militaire sûr de sa force, sourd aux promesses initiales, et prompt à refermer les portes de la transition sur ses propres intérêts.
Avec Jeune-Afrique
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