Né le 30 décembre 1975 à Tiassalé, Assalé Tiémoko s’impose progressivement comme une figure singulière dans le paysage politique ivoirien. À l’approche de l’élection présidentielle de 2025, marquée par les tensions et les incertitudes, il se positionne comme une alternative citoyenne à la fois crédible et porteuse d’espoir.
Un homme de vision et d’engagement local
À 49 ans, Assalé Tiémoko a déjà parcouru un chemin politique significatif. Élu maire de Tiassalé en 2018, puis député en 2021, il est reconduit à la tête de sa commune en 2023, dans un contexte électoral tendu. En juin 2024, il lance le mouvement citoyen ADCI (Aujourd’hui et Demain, la Côte d’Ivoire), avec pour ambition de dépasser les clivages politiques traditionnels et de réconcilier les Ivoiriens autour d’une vision inclusive et progressiste.
Son discours rompt avec les pratiques classiques, souvent fondées sur l’appartenance ethnique ou religieuse. Il prône une Côte d’Ivoire rassemblée dans sa diversité, à rebours des logiques identitaires qui ont longtemps fragilisé la cohésion nationale.
La voix des sans-voix ?
Député indépendant, il s’est illustré par ses prises de position publiques sur des dossiers sensibles. Dans un contexte où de nombreux élus adoptent une posture prudente, voire silencieuse, Assalé Tiémoko n’hésite pas à interpeller les autorités sur des questions de société ou à dénoncer certaines dérives.
Dans l’affaire Komé Bakary, il a mobilisé ses compétences de journaliste pour révéler un scandale présumé de falsification de documents publics et de spoliation foncière, allant jusqu’à engager des avocats pour défendre les victimes. Ce type d’engagement rare dans la classe politique lui vaut une image d’homme proche du peuple.
Transparence et gestion publique
Côté gouvernance, la mairie de Tiassalé a enregistré en 2024 un excédent budgétaire de plus de 67 millions FCFA pour le fonctionnement, selon l’Agence Ivoirienne de Presse (AIP). Une performance notable dans un paysage municipal souvent critiqué pour son opacité.
Cette rigueur dans la gestion publique, qu’il revendique comme modèle de gouvernance, alimente l’idée d’un leadership alternatif axé sur la transparence, l’éthique et la reddition des comptes.
Et maintenant ?
Assalé Tiémoko est désormais attendu sur un autre terrain : celui de la présidentielle de 2025. S’il souhaite transformer son capital de sympathie en force politique réelle, une candidature officielle pourrait clarifier ses intentions et structurer sa démarche.
Reste à savoir s’il saura élargir sa base au-delà de Tiassalé et du cercle de ses partisans. Dans un système politique dominé par les trois grands blocs (RHDP, PDCI, PPA-CI), le pari est ambitieux.
Mais en politique, l’histoire se construit parfois à partir d’initiatives isolées. Assalé Tiémoko veut incarner cette possibilité.
BK
Master en Histoire politique
Université Jean Lorougnon Guédé
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