Le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), formation politique fondée par l’ancien président Laurent Gbagbo, annonce une évaluation stratégique de la situation sociopolitique nationale à la mi-juin 2025. Une échéance décisive pour le parti qui, en l’absence de progrès tangibles, envisage de durcir le ton face à ce qu’il considère comme une impasse politique orchestrée par le pouvoir en place.
Dans une déclaration récente à l’issue d’une réunion de son Comité central, le PPA-CI a indiqué que cette évaluation portera sur les revendications fondamentales qu’il n’a cessé de formuler depuis plusieurs mois : la réforme consensuelle de la Commission Électorale Indépendante (CEI), l’accès équitable aux médias d’État, la libération des prisonniers politiques, et l’établissement d’un climat de confiance à l’approche des élections présidentielles de 2025.
« Si aucun signal clair n’est donné dans le sens d’une décrispation politique, nous prendrons nos responsabilités. Le PPA-CI ne restera pas passif face à la confiscation des droits démocratiques du peuple », a affirmé un cadre du parti, sous couvert d’anonymat.
Une stratégie de remobilisation progressive
Depuis le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire en 2021, le PPA-CI s’est imposé comme l’un des principaux pôles d’opposition, en quête d’un rôle plus actif dans le débat national. Toutefois, ses appels au dialogue inclusif peinent à trouver un écho favorable auprès du gouvernement, qui campe sur ses positions.
Face à cette situation de blocage, la direction du parti prévoit d’intensifier la mobilisation de sa base à travers des meetings, des tournées régionales et d’éventuelles actions de protestation. L’objectif : contraindre les autorités à rouvrir un cadre de concertation politique avant les échéances électorales.
Une inquiétude partagée dans l’opposition
Le PPA-CI n’est pas seul dans cette posture. D’autres partis d’opposition, à l’instar du PDCI-RDA, ont également exprimé leurs préoccupations face à ce qu’ils qualifient de recul démocratique en Côte d’Ivoire. La recomposition du paysage politique national, marquée par les départs successifs de figures historiques et l’émergence de nouveaux acteurs, rend le climat préélectoral d’autant plus incertain.
En toile de fond : les élections de 2025
L’élection présidentielle prévue pour octobre 2025 se profile déjà comme un moment de vérité pour la démocratie ivoirienne. Le PPA-CI, qui entend y jouer un rôle central, multiplie les appels à des réformes électorales majeures. Selon ses responsables, sans garanties d’équité, la participation du parti au scrutin pourrait être conditionnée ou même remise en question.
« Notre combat est d’abord pour la transparence et la justice. Si ces conditions ne sont pas réunies, nous ne servirons pas de caution à une mascarade électorale », a précisé un porte-parole du parti lors d’une récente conférence de presse.
Vers une recomposition de l’espace politique ?
La mi-juin pourrait donc marquer un tournant stratégique dans l’agenda du PPA-CI. La décision de maintenir ou non le cap du dialogue, ou au contraire d’entrer dans une phase de confrontation politique, dépendra largement des signaux envoyés par le gouvernement dans les prochaines semaines.
Avec Dr. Ben Zahoui DÉGBOU,
Géographe-journaliste, spécialiste en géopolitique et en commerce international
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