
En dépit des sanctions occidentales qui s’abattent sur elle depuis le début de son offensive sur l’Ukraine, la Russie est loin de l’effondrement escompté. Le pays de Vladimir Poutine s’est réinventé avec en prime une réorientation de sa diplomatie. Aujourd’hui, plus que jamais, elle mise sur ses relations avec des États africains qui ne trouvent pas dans l’alignement sur les stratégies occidentales leur intérêt. Dans une analyse, le chercheur associé à l’Ifri (Institut français des relations internationales) expose la nouvelle politique russe.
Comment la Russie maintient-elle des liens économiques avec l’Afrique malgré les sanctions occidentales ? Une analyse des investissements, du commerce et des stratégies de contournement déployées par Moscou.
congolaises. ENI est l’opérateur de ce gisement dont Lukoil est partenaire à 25 %. De même, Lukoil est entrée dans des consortiums au Ghana (gisement de Pecan), au Cameroun (gisement d’Etinde) et au Nigeria. En 2019, Rosneft a, en outre, signé un mémorandum avec la Société nationale des hydrocarbures du Mozambique afin de développer des gisements de gaz naturel dans ce pays où elle avait remporté un appel d’offres en 2015. La Russie s’était aussi positionnée sur le marché des infrastructures pétrolières (raffineries, pipelines, etc.), notamment au Nigeria, au Soudan du Sud et en Ouganda.
Mais l’expansion des compagnies russes en Afrique subsaharienne a aussi subi des déconvenues. Le président de Rosneft, l’ancien vice-premier ministre russe Igor Setchine et intime de Poutine, a tenté — sans succès — de prendre des participations en Angola et au Gabon. Gazprom n’est pas parvenu à entrer dans l’offshore gazier mozambicain et Lukoil a vu ses ambitions contrariées dans cette nouvelle zone de production qu’est l’offshore sénégalais. En 2020, la compagnie australienne Woodside Energy a réussi à éviter l’arrivée de Lukoil dans le consortium qui exploite le gisement offshore de Sangomar. Au Mozambique, la banque publique russe VTB Capital avait été impliquée dans le grand scandale des dettes cachées, qui avait éclaté en 2016 et avait provoqué des tensions entre le Fonds monétaire international (FMI) et le régime mozambicain, ainsi que l’arrestation du ministre des Finances. Au bilan, le regain des échanges économiques n’avait pas permis à la Russie de rattraper son retard sur la Chine et l’Union européenne (UE) en Afrique subsaharienne, où elle restait un partenaire commercial et un investisseur négligeables.
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Source : Ifri.org
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