À Cocody, les relations entre les « syndicats » de transport et les chauffeurs de wôrô-wôrô sont marquées par des tensions croissantes. Officiellement chargés de réguler le secteur et d’assurer l’ordre dans les gares, ces syndicats sont accusés par de nombreux conducteurs d’imposer des cotisations abusives, d’exercer des pressions violentes et de détourner des fonds.
Malgré une structuration autour de vingt syndicats (chauffeurs et propriétaires), et un système de rotation censé limiter les abus, les pratiques dénoncées s’apparentent à de l’extorsion organisée. Des témoignages évoquent intimidations, agressions et une gestion opaque des recettes – estimées à plus de 210 000 FCFA par jour à Cocody.
Faute de contrôle indépendant, les syndicats ne rendent de comptes qu’aux mairies, ce qui alimente une méfiance généralisée. Si les gares jouent un rôle crucial dans l’organisation du transport urbain, leur fonctionnement actuel soulève une question centrale : à qui profite ce système ?
Une réforme en profondeur, associée à un véritable encadrement public, est urgente pour restaurer la confiance, protéger les chauffeurs et garantir un service de qualité aux usagers.
Avec Claude Eboulé Lebanco.net
Un système structuré mais opaque
20 syndicats se partagent la gestion (10 pour les chauffeurs, 10 pour les propriétaires de véhicules).
Un système de rotation quotidienne limite les conflits.
Une hiérarchie stricte encadre les gares : chefs de ligne, présidents de commune, etc.
Intégrer une ligne coûte entre 15 000 et 50 000 FCFA.
Mais l’opacité règne sur l’utilisation des fonds collectés, avec un manque total de contrôle indépendant.
Un système en crise de légitimité
Avec plus de 300 véhicules actifs par jour à Cocody, les cotisations génèrent des sommes importantes (au moins 210 000 FCFA/jour). Mais les chauffeurs dénoncent un détournement des fonds et l’absence de transparence. Les syndicats ne rendent compte qu’aux mairies, sans réel audit ou contrôle extérieur.
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