Akinwumi Adesina alerte sur l’impact des droits de douane américains en Afrique et appelle à une réponse stratégique

Abidjan, 21 mai 2025 – Le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, met en garde contre les effets négatifs des nouveaux droits de douane américains sur les économies africaines. Dans une interview sur CNN avec Christiane Amanpour, il a souligné que 47 pays africains risquent d’être directement touchés, avec des pertes de devises, une inflation accrue et une aggravation du poids de la dette.

Certaines nations, comme le Lesotho, Madagascar, Maurice, l’Algérie ou l’Afrique du Sud, pourraient voir leurs exportations lourdement taxées, jusqu’à 50 % pour certains produits. En parallèle, les coupes dans les programmes de l’USAID affectent les services de santé et l’aide humanitaire, menaçant les relations États-Unis–Afrique.

Une réponse équilibrée et proactive

Pour éviter l’escalade, Adesina recommande une approche non conflictuelle, basée sur trois piliers :

  1. Négociations commerciales flexibles avec les États-Unis,
  2. Diversification des marchés d’exportation,
  3. Accélération de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

Il insiste sur la nécessité de renforcer l’intégration régionale, d’exploiter les ressources naturelles stratégiques (lithium, cobalt), et d’attirer des investissements transparents et équitables de partenaires mondiaux comme la Chine, l’UE ou les pays du Golfe. « L’Afrique construit des ponts, elle ne choisit pas de camps », a-t-il affirmé.

Investir pour l’autonomie du continent

Adesina plaide pour une rupture avec la logique de dépendance à l’aide. Il appelle à transformer l’aide internationale en financements concessionnels, capables d’attirer le secteur privé et de soutenir des projets structurants.

Avec son programme « High 5 », la BAD a touché plus de 565 millions de bénéficiaires à travers l’Afrique, via des projets dans l’énergie, la sécurité alimentaire, l’industrialisation ou la santé.

Enfin, il met en avant des projets phares comme « Mission 300 » (accès à l’électricité pour 300 millions de personnes d’ici 2030) ou l’Africa Investment Forum, qui a généré plus de 225 milliards de dollars d’engagements. Selon lui, malgré les défis, l’Afrique reste la destination d’investissement la plus prometteuse au monde.

« L’Afrique possède 65 % des terres arables non exploitées de la planète. Son avenir déterminera l’avenir alimentaire du monde », conclut-il.

Avec APO Group pour African Development Bank Group (AfDB)

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