Le PPA-CI a réagi le lundi 19 mai 2025 lors d’une conférence de presse tenue à son siège sis à Cocody sur la convention signée entre la société aérienne française Corsair et des institutions du pays. Le Président Exécutif , le Secrétaire général Tcheidé Gervais et Damana Adia Pickass Vice-président du CSP du PPA-CI étaient les animateurs de cette conférence de presse.
D’entrée, c’est le Professeur Sébastien Dano Djedjé qui a pris la parole. Sans toute autre forme de procès, les conférenciers ont dénoncé et condamné avec vigueur la signature de cette convention. Car pour eux voir les officiels bénéficiaires aller se faire soigner en France suite à un tel partenariat sonne comme un échec de la politique sanitaire du gouvernement ivoirien. Il s’agit pour eux d’une contradiction sociale dans la mesure où les autorités ivoiriennes font la promotion de la couverture maladie universelle en la rendant obligatoire pour l’accès à certains services publics et se réjouissent du petit bond de l’indice de développement humain (IDH) en vantant la construction d’hôpitaux modernes et super équipés. Mais abandonnent subitement ces infrastructures modernes pour aller se faire soigner en France à moindre coût.
La convention signée le jeudi 15 mai 2025 reconduit en effet le partenariat avec la compagnie française avec cinq institutions ivoiriennes. Notamment le Cesec ( Conseil économique), l’Uvicoci (Union des villes et communes de Côte d’Ivoire), l’Ardci (l’Assemblée des régions et Districts de Côte d’Ivoire), l’Assemblée nationale et le Sénat. Elle va permettre aux officiels de ces institutions et à leurs familles de bénéficier de prix préférentiels en voyageant à bord des avions de ladite compagnie et se faire soigner à l’hôpital américaine de Paris à coût réduit .
Pour le PPA-CI cette convention est signée dans un contexte où des enseignants qui ne réclament que des primes de travail sont bâillonnés et emprisonnés, des populations qui manifestent contre la vie chère subissent aussi le même sort que les enseignants.
Où les populations subissent les effets de la vie chère avec les nombreux postes à peages.
Pour les conférenciers il s’agit aussi d’un coup porté à la compagnie ivoirienne Air Côte d’Ivoire qui après avoir investi 250 milliards FCFA pour son développement et en instance d’ouvrir, dans quelques semaines, une ligne Abidjan-Paris. La compagnie nationale se voit ainsi malheureusement court-circuiter par cette convention.
<< A quoi servent nos hôpitaux et notre compagnie aérienne Air Côte d’Ivoire ? Une situation qui intervient alors que le gouvernement rend obligatoire la CMU pour avoir accès à certains services publics. C’est une contradiction sociale que de faire la promotion de la CMU et aller se faire soigner en France. Il s’agit d’une indécence à la fois politique, économique et publique. Nous crions notre raz-le- bol. Trop c’est trop !>>, a déploré le Professeur Dano Djédjé.
Quand au SG du parti Gervais Tcheidé, il a fait lecture d’une déclaration du parti devant les journalistes qui qualifie ce partenariat « Secrètement négocié » et qui porte atteinte « aux intérêts économiques et stratégiques nationaux. Il s’agit d’un partenariat secrètement négocié. C’est une atteinte grave aux intérêts économiques et stratégiques nationaux. Il a révélé qu’aucun des élus de son parti n’a été informé de la signature de ce partenariat. La déclaration dénonce et condamne ce partenariat tout en appelant à privilégier plutôt l’intérêt général de la population.
Quant à Damana Adia Pickass, se fondant sur la gravité des conséquences de la signature de cette convention, il a appelé non seulement à la démission de la Présidente du Sénat Kandia Camara et à la mise sur pied d’une commission parlementaire d’enquête en vue de mener des investigations sur cette question qui alimente les débats et suscite des grincements de dents chez les populations. Selon lui, ce partenariat devrait interroger sur l’énorme dette contractée par les dirigeants ivoiriens, sur le coût et la nature du partenariat, s’il a été fait par appel d’offres ou de gré à gré.
Répondant à une question des journalistes concernant le Président Laurent Gbagbo qui s’était fait soigner une dent au Maroc alors qu’il était au pouvoir, Dano Djédjé a répliqué que c’était dans un contexte de guerre où les hôpitaux et les plateaux techniques étaient contrôlés par des ex-rebelles mais mieux en allant se faire soigner au Maroc qui est un pays africain le Président Gbagbo prônait le panafricanisme une vision qu’incarne son parti politique. Sur ce sujet Damana Pickass a rappelé qu’en dix années de pouvoir le Président Gbagbo s’est toujours fait soigner en Côte d’Ivoire, mettant en avant son nationalisme et sa proximité avec les populations défavorisées. Et que ce cas est loin d’un partenariat signé qui a des conséquences sur l’économie du pays.
Albert Zatté
Commentaires Facebook