Ce dimanche, dans le cadre d’un panel animé par Ivoire Débat sur TikTok, le patron du groupe L’Intelligent d’Abidjan, Alafé Wakili, s’est prêté avec une rare disponibilité et un professionnalisme salué de tous, aux questions des internautes. À l’approche des élections présidentielles, sa prise de parole a été à la fois lucide, engagée et porteuse d’espoir pour une Côte d’Ivoire plus juste et plus démocratique.
« La Côte d’Ivoire ne peut pas être un géant politique, diplomatique et économique, et continuer à être un nain démocratique », a-t-il déclaré d’entrée de jeu, donnant le ton d’un échange riche en vérités et en propositions.
S’attaquant à la question de l’ivoirité, il affirme sans détour : « Être ivoiritaire n’est pas une mauvaise chose en soi. Mais il faut dépasser cette logique si elle constitue une fatalité. Il nous faut construire une nation où l’on ne parle plus d’ethnie ou de religion, mais où la diversité est respectée et l’amour du prochain élevé au rang de sacerdoce. »
Dans un contexte où la suspicion entoure encore les processus électoraux, Alafé Wakili invite à dépasser la peur : « Il faut arrêter de dire que tout est bouclé, que la CEI manipule les résultats. L’essentiel est d’avoir des représentants intègres dans les bureaux de vote. Nous en avons eu la preuve dans des localités comme le Plateau, Port-Bouët, Guémon, Tiassalé ou encore Ferkessédougou. »
Interpellé par les internautes sur des sujets de fond, Alafé Wakili a répondu avec pertinence à deux questions récurrentes :
Pourquoi les médias ivoiriens n’arrivent-ils pas à s’imposer comme un véritable 4ᵉ pouvoir ?
Pourquoi le débat public est-il constamment ramené à des considérations ethniques ?
À ces interrogations, il oppose une vision exigeante du rôle des journalistes et appelle à une élévation du débat citoyen.
Toujours force de proposition, Alafé Wakili a plaidé pour une réforme claire du code électoral : fixer des périodes précises de révision de la liste électorale et permettre un enrôlement permanent dans les mairies. En guise d’innovation, il suggère que les autorités croisent les bases de données des 17 millions de bénéficiaires de la CMU avec les 8,7 millions d’électeurs enregistrés, pour une meilleure transparence.
Bien entendu, en tenant de ce que les non ivoiriens et les ivoiriens de moins de 18 ans sont sur la liste CMU…
Enfin, il a tenu à rappeler une vérité fondamentale : « Les changements de régime ne doivent pas être des opportunités de drame. »
Dans un pays encore marqué par les tensions politiques, la voix d’Alafé Wakili s’élève comme celle d’un journaliste engagé, respecté, et soucieux de construire une démocratie forte, sur des bases de vérité, de transparence et d’humanisme.
Philippe Kouhon
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