« La mesure de restriction aux engins à deux et trois roues sur le boulevard Houphouët-Boigny entre en vigueur dans ce mois de mai »

Dans le cadre de la lutte contre l’incivisme routier, le gouvernement a pris un ensemble de mesures, au nombre desquelles, la restriction de la circulation aux engins à deux et trois roues sur le boulevard Félix Houphouët-Boigny (ex-VGE). Dans cet entretien, le Directeur Général des transports terrestres et de la circulation (DGTTC), Oumar Sako revient sur les raisons de cette mesure et réaffirme l’engagement du ministère des Transports à combattre l’incivisme routier sous toutes ses formes.

Présentez la Direction Générale des Transports Terrestres et de la Circulation ?
La Direction Générale des Transports Terrestres et de la Circulation (DGTTC) est une direction rattachée au cabinet du ministre des Transports, Monsieur Amadou Koné. Elle est chargée d’appliquer la réglementation en matière de transports terrestres et de circulation.
À cet effet, elle veille à l’application de la réglementation en matière de sécurité routière, de formation, notamment avec les auto-écoles, et des conventions qui lient le ministère des Transports aux entreprises privées qui ont des activités au niveau de son périmètre d’action.

Il y a quelques mois, vous preniez la décision d’interdire la circulation sur le boulevard Félix Houphouët-Boigny, aux deux et trois roues. Quelle est la situation à ce jour ?
Retenez que la mesure de restriction de la circulation aux engins à deux et trois roues sur le boulevard Félix Houphouët-Boigny (ex-VGE), a été décidée au regard des statistiques en notre possession.
En matière de sécurité routière, les utilisateurs d’engins à deux et trois roues sont considérés comme des utilisateurs vulnérables. Et les constats d’accidents que nous avons eu à faire sur la ville d’Abidjan et notamment sur le boulevard Félix Houphouët-Boigny, sont très alarmants. Il se trouve que sur 50 usagers des deux à trois roues qui ont perdu la vie de 2023 à 2024, il y a 25 qui ont perdu la vie sur le Boulevard Felix Houphouët-Boigny. Vous conviendrez avec moi que ce chiffre est important. Car une seule personne qui perd la vie sur la route, c’est déjà de trop, à plus forte raison 25 personnes.
Afin de préserver des vies, nous avons décidé de restreindre la circulation sur l’axe centrale du boulevard Félix Houphouët-Boigny. D’autant plus qu’il s’agit d’une voie à forte densité de circulation. Laisser donc les utilisateurs d’engins à deux et trois roues affronter les véhicules sur le Boulevard Félix Houphouët-Boigny, ce serait les mettre en danger.
Sur instruction du ministre des Transports, Amadou Koné, nous avons eu plusieurs séances de travail et concertations avec les premiers concernés, que j’ai personnellement présidées depuis le mois de janvier, afin que cette mesure soit comprise et intégrée par les livreurs, les coursiers et tous les utilisateurs d’engins à deux et trois roues. Nous avons pris en compte leurs observations et suggestions. La mesure sera donc appliquée dès ce mois de mai.
L’Office de sécurité routière (OSER) qui travaille sur le terrain vient de terminer la pose des panneaux de signalisation. Le ministre des Transports, Amadou Koné a annoncé, lors des festivités du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (FEMUA), que la mesure de restriction de la circulation aux engins à deux et trois roues sur le boulevard Félix Houphouët-Boigny (ex-VGE), entrera en vigueur courant mai.

Vous avez rencontré, il y a quelques mois en arrière, les opérateurs de Véhicule de transport avec conducteur (VTC). Quel était l’objet de ces rencontres et que doit-on en retenir ?
Avec l’Autorité de Régulation du Transport Intérieur (ARTI), nous avons rencontré les principaux intervenants dans le secteur du transport appelé VTC (Véhicules de Transport avec Conducteur), notamment les entreprises de mise en relation et les conducteurs de voitures. Ce sont ces entreprises de mise en relation qui sont en contact avec le ministère des Transports.
Elles ont été rencontrées, sur instruction du ministre des Transports, Amadou Koné, pour leur rappeler leurs obligations. Les VTC sont soumis à la réglementation. Vu qu’elles détiennent les plateformes, avant d’engager un conducteur ou d’autoriser quelqu’un à faire du transport via leurs plateformes, elles doivent s’assurer que cette personne se conforme à la réglementation en vigueur, notamment sur la question des cartes de transport, du permis de conduire et de la qualité du véhicule. C’est sur ces questions que nous avons travaillé avec ces entreprises. Il y a quelques-unes, qui n’avaient pas encore l’agrément pour opérer.
Nous avons cependant été surpris de constater à grands coups médiatiques, qu’une ou deux entreprises qui venaient nouvellement dans notre écosystème de transport avaient commencé à faire des publicités sans que le ministère des Transports ne soit informé. Toutes ces questions ont été abordées lors de nos échanges et beaucoup ont compris en introduisant des demandes d’agrément. Nous voulons donc entretenir ce cadre de concertation avec les opérateurs de l’écosystème des transports pour trouver des solutions idoines lorsqu’il y a des choses qui ne marchent pas bien.

Nous entrons dans la saison des pluies où l’on enregistre généralement un taux élevé d’accidents. Quelles sont les recommandations et consignes de la Direction à l’endroit des usagers ?
Nous ne cesserons jamais de rappeler aux usagers, aux conducteurs et même aux piétons la nécessité de respecter le Code de la route. Le ministre des Transports, Amadou Koné, adresse régulièrement des messages aux populations, les invitant au strict respect du Code de la route.
Nous allons entamer une saison des pluies caractérisée par la chaussée glissante et la visibilité réduite, nous invitons les usagers et autres conducteurs à la prudence et la patience. Et ils doivent surtout s’assurer que les pneus sont en bon état et que leurs véhicules ont un bon système de freinage. Nous en appelons au sens de la responsabilité de tous pour préserver des vies.
Son Excellence, Monsieur le Président de la République, Alassane Ouattara, a mis un point d’honneur à faire de très belles routes. Ces routes ne doivent toutefois pas être des mouroirs.

Votre mot de fin
Je voudrais adresser mes félicitations au CICG, qui abat un travail important en nous donnant l’occasion de dire aux populations de ce que nous faisons.
Nous exhortons les Ivoiriens au civisme. Nous qui sommes utilisateurs de véhicules de l’Administration publique, devons donner le bon exemple, être des modèles.
À ceux qui sont chargés de faire respecter l’ordre, il faut que nous soyons des modèles. Soyons prudents sur la route. La route est un cadre de vie. Elle est faite pour se déplacer. Elle ne doit en aucun cas être un cimetière.
À nos jeunes frères, utilisateurs d’engins à deux et trois roues, nous savons qu’aujourd’hui, la mutation de nos sociétés a intégré un nouveau mode de vie. L’on ne peut se passer des coursiers et des livreurs. Nous en appelons donc au sens de la responsabilité de chacun. Car s’il est vrai que nous voulons préserver l’activité économique, il est encore plus vrai que nous voulons surtout préserver des vies.
CICG

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