La Côte-d’Ivoire, mon beau pays

Le 25 octobre 2025, le peuple Ivoirien sera invité à renouveller le mandat du Président de la République de Côte d’Ivoire.
C’est donc dans exactement cinq (5) mois et vingt-deux (22) jours, à compter de ce samedi 3 mai 2025. Mais ce qui se passe dans le pays, au fur et à mesure que cette date approche, suscite suffisamment mais énormément des inquiétudes et de la peur en nous.

Le spectre de la violence, la barbarie et la mort nous hantent à l’approche de cet événement décisif pour l’avenir de notre pays et son peuple. Et ce depuis plusieurs décennies. Alors que le peuple Ivoirien est de nature très pacifique, patient et modéré, l’on est en droit de se demander comment une telle mutation progressive a pu se faire?

La reponse à cette question se trouve dans plusieurs facteurs aussi bien internes qu’externes.
Notre pays qui autrefois promettait la fraternité, la solidarité et la paix se trouve confronté à la volonté de certains de ses fils et filles de parvenir au pouvoir par tous les moyens, les fusils de guerre et les bains de sang y compris, de sorte que ces valeurs sociales importe peu désormais.

Cette mutation de nos gènes mais surtout cette exaspération sont dûment la résultante des politiques appliquées qui pourtant manquent d’intérêt national. Le peuple Ivoirien pris en otage ne réfléchit plus par lui-même. Il est soumis à la subordination et la manipulation.

Avec la persistance de ces stratagèmes qui désintègrent forcement le tissu social de notre pays, le pire à craindre est apparu à nos portes dans la nuit du 17 au 18 septembre 2002 quelques mois seulement après l’accession de Laurent Gbagbo au pouvoir d’état. Une rébellion lourdement armee préparée, entraînée et nourrie au Burkina Faso attaque cette nuit là un peuple paisiblement endormi.

Cette rébellion, dont le chef est un camarade syndicaliste au temps de notre activisme à la Fesci, fragmente à souhait les populations vivant en Côte d’Ivoire.
Soro Kigbafori Guillaume accepte et participe à la partition de notre pays. Il donne sa caution pour que le conflit sociopolitique auquel notre belle Côte d’Ivoire est confrontée devienne une opposition religieuse et culturelle entre le Sud et le Nord ou entre Chrétiens et Musulmans.
Cette passe réussie, il ne restait à Soro qu’à mettre le feu aux pailles qu’il a rassemblées et entassées. Soro attaque et brûle son propre pays. Il installe Ouattara Dramane Alassane au pouvoir avec l’aide de la France et ses alliés impérialistes occidentaux réunis au sein de l’ONU mais aussi et surtout avec l’aide des pays ouest africains qui font frontière au nôtre.

La France avec la manifeste volonté de maintenir notre pays sous son influence impérialiste, use de tous ses canaux à elle fidèles pour bloquer les questions de liberté, de souveraineté et l’indépendance liées à la dignité du peuple Ivoirien.

Alors que le pays vivait l’une des crises les plus aigües de toute son histoire après son indépendance le 07 août 1960, la France instruit le RDR à entasser des corps sans vie de nombreuses personnes dans les environs de la prison civile (MACA) à Yopougon. Ils évoquent alors un charnier de militants du parti de Dramane Ouattara.
Un prétexte tout trouvé par la France pour mettre en route son plan de déstabilisation de la Côte d’Ivoire pour chasser Laurent Gbagbo du pouvoir. Elle active un réseau de communicants internationaux dans le seul but de salir Laurent Gbagbo et son régime et le traiter de xénophobes et d’anti francais.
Avec les services du Belge Benoît Scheurer avec son film documentaire intitulé « Côte d’Ivoire poudrière identitaire » cette campagne contre Gbagbo atteint son paroxysme.
Les jeux étant déjà faits, la France refuse de reculer et multiplie les manoeuvres pour mettre un terme au régime de Gbagbo malgré toutes les concessions qu’il a faites et tous les efforts qu’il a consentis au dépens de son projet de société pour la Côte d’Ivoire, son pays.

Comme un cancer en phase terminale, la France, avec le soutien de ses alliés, ronge notre pays de l’intérieur. Que ce soit l’affaire du journaliste Franco-canadien Guy André Kiffer ou le bombardement du camp militaire français à Bouaké, toutes ces histoires ont le même dénominateur, ternir l’image de la côte d’ivoire sous Gbagbo pour justifier la légitimité de la déstabilisation du régime de Laurent Gbagbo en vue d’installer Dramane Ouattara à la tête du pays.

Sans défense et asphyxié par la détermination de la France à avoir les coudées franches dans la gestion du conflit sociopolitique qui plombe la Côte d’Ivoire sur tous les plans, Laurent Gbagbo accepte de permettre à Dramane Ouattara d’être candidat à la présidentielle alors que les rebelles sont toujours armés.

Sous pression de toutes parts Laurent Gbagbo organise le scrutin au nom de la paix sans aucune garantie de stabilité sociale. Environ six (6) mois après l’élection présidentielle, une crise post-électorale éclate. Tout le corolaire de cette crise aboutit sur le kidnapping et la déportation de Gbagbo à la Haye en Hollande.

Dramane Ouattara peut gérer la Côte d’Ivoire sous caution de la France. Il confectionne ainsi son plan pour se pérenniser au pouvoir malgré bon gré.
Il torpille les lois qu’il fait voter avec des promesses qu’il peine à honorer. En 2010 et 2015 Dramane Ouattara procède par la violence accompagnée de mort d’homme et des départs en cascade ver l’exil de ses opposants pour garder la main sur la gestion du pays.

La Côte d’Ivoire est fragilisée et angoissée par son passé très récent. Et le peuple Ivoirien terrorisé et martyrisé a encore une très grande peur au ventre à l’approche de cette autre nouvelle échéance électorale. Et pour cause, Dramane Ouattara utilise les structures chargées d’organiser les élections en Côte d’Ivoire pour exclure de potentiels concurrents capables de lui ravir le fauteuil présidentiel.

Laurent Gbagbo, Tidjane Tiam, Blé Goudé, Soro Guillaume et tous les leaders de CAP-CI sont menacés de ne pas pouvoir user de leur droit de citoyen pour compétir contre le candidat du RHDP qui sera sans nul doute Dramane Ouattara. Cette situation évoque le spectre de la violence électorale et l’épée de Damoclès qui planent sur cette élection. Devrons-nous regarder notre pays sombrer encore sous le poids de la volonté de grandeur démesurée d’un seul homme.
Non, en tout cas. Dramane Ouattara doit adopter une attitude républicaine vis-à-vis des Ivoiriens et leur épargner la violence inouïe, la peur, la mort ou l’exil dans l’accomplissement de leur devoir de citoyens le plus absolut.

Dramane doit réellement œuvrer en la faveur d’élections inclusives et apaisées. Et le dernier reviendra au peuple. Le faisant, il atténue les rancoeurs de la majorité des Ivoiriens à son encontre. Il pourra ainsi bénéficier du pardon de ceux qui en ont gros sur le coeur contre lui et son régime.

Il faut qu’il le fasse pour éviter de perpétuer le cycle de l’effritement du tissu social ivoirien alors que la France de par la voix de communicants tente de ressusciter le concept de l’Ivoirité qu’elle a autrefois utilisé contre les régimes précédents pour prendre fait et cause pour Dramane Ouattara avant de l’installer au pouvoir.
Les hommes passent mais la République doit demeurer.
Et notre combat devrait être de ne plus donner longue vie à ces caricatures rabaissantes de l’homme noir mais aussi de nos états africains que l’impérialisme occidental utilisé contre nous pour légitimer et donner du contenu à la vision que les européens ont toujours eu nous concernant.

Jean-Marie Dekpai

« MON PAYS EST MA FIERTÉ. MOI, J´EN SUIS UN PARAMÈTRE »

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