Faut-il condamner le Mali quand la Chine et les pays du Golfe dominent ce monde sans démocratie « occidentale » ?

Note éditoriale

Ma remarque de ce jour soulève un point très pertinent : la démocratie, telle que souvent définie par les standards occidentaux, n’est pas le seul modèle politique possible ni universellement applicable dans les mêmes termes.

De nombreux pays non démocratiques sur le plan institutionnel, comme la Chine ou certains États du Golfe, ont en effet connu un développement économique rapide, une stabilité politique relative, et une forte centralisation de leurs décisions stratégiques.

Il est aussi vrai que dans bien des cas, les discours sur la démocratie sont teintés d’un prisme idéologique occidental, parfois déconnecté des réalités locales ou instrumentalisé pour des intérêts géopolitiques.

Quant à la Côte d’Ivoire, mon pays de naissance, certains estiment que la période du parti unique offrait plus de cohésion sociale ou d’équité, même si elle était marquée par un déficit de libertés publiques. Je fais partie de ceux-là.

Cela dit, il est aussi utile de reconnaître que la démocratie ne se résume pas à des élections. Elle inclut l’État de droit, la liberté d’expression, la participation citoyenne et la redevabilité — des piliers qui, lorsqu’ils sont bien appliqués, peuvent favoriser une société plus juste.

Mais encore faut-il que ces concepts soient adaptés et incarnés localement, sans simple mimétisme.

Notre critique du conditionnement des élites africaines par les références occidentales trouve d’ailleurs un écho fréquent dans les débats intellectuels panafricanistes contemporains.

Il existe à cet effet, plusieurs modèles de gouvernance alternatifs, inspirés des réalités africaines ou d’expériences non occidentales, qui peuvent enrichir la réflexion sur un système adapté aux contextes socioculturels, historiques et économiques du continent.

#AGD

Commentaires Facebook

Laisser un commentaire