Quand la roue tourne : De la rébellion à la défense du statu quo (par Mamadou Koulibaly)

Il y a 20 ans, certains acteurs politiques ivoiriens, convaincus de n’avoir rien à perdre et tout à gagner, faisaient la promotion de discours radicaux. À l’époque, leurs mots d’ordre étaient :

  • « La guerre »
  • « La déstabilisation »
  • « La violence armée »
  • « La rue comme voie d’accès au pouvoir »
  • « Sacrifiez vos enfants pour la cause »
  • « Prenez les armes »
  • « La rébellion est la solution »
  • « La sécession comme issue »
  • « Brûlez leurs lieux de culte »

Ils voyaient alors la Côte d’Ivoire comme une « poudrière identitaire », un État à renverser par tous les moyens.

Et aujourd’hui ?

Ces mêmes personnes, désormais au pouvoir depuis près de 15 ans, tiennent un discours totalement opposé :

  • Appels à la paix
  • Promotion de la stabilité
  • Prôner la retenue et l’apaisement
  • Diabolisation des contestations et critiques

Pourquoi ce changement ?
Parce qu’ils ont désormais beaucoup à perdre. Le pouvoir d’État, les privilèges matériels et symboliques, les réseaux d’influence : tout cela est devenu un patrimoine à protéger. La Côte d’Ivoire, hier décriée, est aujourd’hui appelée « sublime » par ceux-là mêmes qui l’accusaient de tous les maux.

La peur de la déstabilisation est devenue leur obsession. Toute voix discordante est perçue comme une menace. La paix qu’ils appelaient à briser autrefois, ils veulent désormais l’imposer à tout prix, en l’érigeant en vertu cardinale.

Conclusion

Ceux qui disaient n’avoir rien à perdre découvrent aujourd’hui qu’ils ont tout à perdre.
La roue de l’histoire tourne, et parfois, elle révèle les contradictions des plus frappantes.

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