Comme chaque année, l’agence de notation africaine Bloomfield Investment Corporation, dirigée par Stanislas Zézé, a organisé sa Conférence Risque Pays. Cette 9e édition s’est tenue le 16 avril 2025 à l’hôtel Sofitel Ivoire à Abidjan, en présence de plus de 500 participants issus de divers horizons : responsables politiques, économistes, chefs d’entreprise, représentants de la société civile et institutions internationales.
Un pays à risque faible, mais sous tension
Dans son intervention, Stanislas Zézé, PDG de Bloomfield Intelligence, a présenté le rapport 2025, attribuant à la Côte d’Ivoire une note de 6,3/10, en légère baisse par rapport à celle de 2024 (6,5/10).
Le pays est toujours classé comme à risque faible, mais plusieurs signes d’alerte émergent.
« La croissance reste robuste, mais ses retombées sociales sont limitées », a souligné Zézé, en pointant des contrastes marqués dans plusieurs secteurs clés.
Corruption : une hémorragie persistante
La corruption figure parmi les plus grands défis. Selon le rapport :
« La Côte d’Ivoire perd 1 400 milliards FCFA chaque année à cause de la corruption, soit quatre fois le budget de la Centrafrique », a déploré Zézé.
Électricité : des performances en recul
Autre secteur scruté : l’énergie. Le pays fait face à une hausse des coupures de courant, passées de 18 heures annuelles en 2019 à 29 heures en 2024.
Cette observation tranche avec l’optimisme du ministre du Commerce et de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba, qui estime que les entreprises ne sont plus contraintes d’investir massivement dans les groupes électrogènes comme auparavant.
Dette : soutenable mais préoccupante
Sur le volet de l’endettement, Zézé reste mesuré :
« La Côte d’Ivoire est modérément endettée (59 % du PIB), mais le service de la dette absorbe 84 % des recettes budgétaires. »
Un sujet qui a suscité des débats, même si le ministre Diarrassouba a tenu à rassurer en insistant sur la soutenabilité de la dette, malgré un encours dépassant les 30 000 milliards FCFA.
Panels et tensions : quand l’économie croise la politique
Au-delà des chiffres, les panels ont permis d’approfondir les enjeux sociaux, économiques et politiques.
Le panel sur la situation sociopolitique, très attendu, a réuni des figures aux positions contrastées : Touré Mamadou (ministre de la Jeunesse), Toh Bi Irié (ancien préfet, spécialiste des questions électorales), Dr Boga Sako (militant des droits humains) et le philosophe Dion Yodé Simplice.
2025 : une année charnière ?
La question posée par le modérateur Didier Acouetey a résonné dans la salle :
« 2025 est-il un tournant décisif pour la sécurité et la stabilité politique en Côte d’Ivoire ? »
Entre l’optimisme gouvernemental de Touré Mamadou, qui assure que tout est mis en œuvre pour garantir la stabilité, et les préoccupations exprimées par la société civile, le fossé semble se creuser.
« Il faut un nouveau contrat social », a martelé Pr. Dion, avertissant contre le danger de minimiser les tensions ou négliger certains acteurs politiques, même jugés « petits ».
Touré Mamadou, quant à lui, a affirmé que l’État saura assumer ses responsabilités :
« Ceux qui chercheront à déstabiliser le pays seront mis hors d’état de nuire », a-t-il déclaré, promettant que des réformes politiques seront proposées après les élections de 2025.
Conclusion
Cette 9e édition de la Conférence Risque Pays aura mis en lumière une Côte d’Ivoire en équilibre instable : des bases économiques solides, mais des fragilités sociales et politiques persistantes, que les acteurs nationaux sont appelés à gérer avec lucidité et responsabilité.
— SD, Abidjan
Côte d’Ivoire : Un risque pays jugé faible en 2025 selon Bloomfield, malgré un endettement à 59 % du PIB, un service de la dette absorbant 84 % des ressources publiques, et des pertes liées à la corruption estimées à 1 400 milliards FCFA par an
De chaudes empoignades sur la situation sociopolitique entre Touré, Dr Boga, Toh Bi et Pr. Dion
Comme chaque année l’agence de notation africaine Bloomfield de Stanislas Zézé a organisé sa conférence risque pays au cours de laquelle sont établies les performances de la Côte d’Ivoire en matière économique, politique et sociale. La 9e conférence du genre qui s’est tenue à Sofitel hôtel Ivoire le 16 avril 2025 a enregistré plus de 500 invités issus de divers milieux, des sommités nationales et internationales qui ont permis d’enrichir ce forum au fil des panels auxquels elles ont participé.
Il est revenu au Pdg de Bloomfield Intelligence Stanislas Zézé de présenter le traditionnel rapport risque pays dans lequel il a présenté la Côte d’Ivoire comme un pays à risques faibles. Selon M. Zézé, la note du rapport risque pays 2025 est de 6,3/10 pour la Côte d’Ivoire. une note en baisse comparée à la note 2024 qui était de 6,5 / 10. Il a pointé une croissance robuste tout en relevant des retombées sociales limitées. Les performances, si elles sont notables revêtent des contrastes dans des secteurs clés de l’économie. A titre indicatif, l’expert a relevé le niveau de la corruption qui reste critique en dépit des efforts pour la contenir. « La Côte d’Ivoire perd 1400 milliards par an à cause de la corruption. 4 fois le budget de la Centrafrique qui est de 350 milliards de Fcfa », a-t-il fustigé.
Autre secteur, celui de l’électricité qui enregistre des contreperformances eu égard aux coupures intempestives observées ces derniers temps. « La Côte d’Ivoire connaît une hausse des coupures d’électricité, passant de 18 heures en 2019 à 29 heures en 2024″, note le patron de Bloomfield Intelligence dans son rapport. Un discours qui tranche d’avec celui plus optimiste du ministre du commerce et de l’industrie Souleymane Diarrassouba qui estime qu’autrefois les budgets des entreprises étaient alourdis par les postes »Groupe électrogène ». Les entreprises étaient selon lui, amenées à acheter des groupes électrogènes pour compenser les défaillances du courant électrique.
Intervenant sur la question de la dette qui empoisonne le débat public, Stanislas Zézé s’est voulu objectif en déclarant : « la Côte d’Ivoire est modérément endettée (59%) mais, le service de sa dette consomme 84% de ses recettes. » Cette déclaration n’a pas tiédi les passionnés de la question. Des questions ont été soulevées lors du panel auquel participait le ministre Diarrassouba. Pour lui, il n’y a pas matière à s’alarmer considérant que le plus important dans cette question de la dette est sa soutenabilité. pour lui, la dette ivoirienne reste soutenable en dépit des records, plus de 30 mille milliards de Fcfa, selon certains experts.

Derrière les chiffres donnés çà et là, les panels auront permis aux experts de pousser l’analyse pour toucher du doigt les problèmes de notre économie. Que ce soit les questions d’emploi, d’investissement, de formation des jeunes. Comme toujours le panel sur la situation sociopolitique a été plus électrique. Il a opposé le ministre de la Jeunesse, Touré Mamadou, le préfet, expert des questions électorales Toh Bi Irié, Dr Boga Sako, militant des droits de l’homme et l’universitaire, le philosophe Dion Yodé Simplice. « 2025 est-il un tournant décisif de la sécurité et de la stabilité politique en Côte d’Ivoire ? » Ce panel aura permis de se rendre compte du fossé qui existe entre la perception du gouvernement de la situation politique actuelle et les acteurs de la société civile.
Si pour Touré Mamadou tout est mis en œuvre pour que tout se passe bien conformément aux lois du pays, pour ses contradicteurs la Côte d’Ivoire est sur une corde raide qui mérite que les acteurs politiques se parlent pour réduire les facteurs de risque de déflagration. Contrairement à l’optimisme de Touré Mamadou, le public de la salle de conférence a majoritairement exprimé une inquiétude quand le modérateur Didier Acouetey pose la question de savoir qui est inquiet et qui ne l’est pas.
»Il faut un nouveau contrat social », s’est élevé Pr. Dion avertissant qu’un petit serpent est un serpent comme pour dire qu’aucun problème, aucun leader politique, si petit soit-il ne doit être négligé. « Je ne comprends pas et je veux comprendre cet art d’aller chercher le léopard là où il est », relève-t-il face aux tensions entretenues par la classe politique ivoirienne et qui plantent le décor du chaos. Pour Touré Mamadou, les réponses aux inquiétudes sont à chercher dans la rigueur de l’Etat à assumer ses responsabilités face aux semeurs de troubles . « Par responsabilité, ceux qui voudront mettre le pays dans le désordre seront mis hors d’état de nuire », a-t-il brandi la menace faisant valoir qu’à l’occasion du débat électoral son parti fera connaitre les réformes à apporter face aux tribulations actuelles après les élections de 2025.
SD à Abidjan
Avec chatGPT
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