Dans un contexte où la question de la nationalité reste au cœur des débats politiques en Côte d’Ivoire, avec à sa solde des milliers de morts, le professeur Boniface Ouraga Obou a tenu à affirmer clairement : « Je suis exclusivement ivoirien ». Mais, dans un pays métissé à plus de 50%, quel sens possède encore cette notion pour le jeune Ivoirien ou la jeune métissé(e) ou né de parents métissés [différentes origines ethniques ou étatiques]. Voilà donc une notion introduite au cœur de la Constitution de 2016 (amendée en 2020 sans referendum) qui, au lieu de rapprocher les Ivoiriens, participe plutôt à leur division. Une notion xénophobe qui sert plutôt à protéger les avantages d’une élite féodale politique égoïste et conservatrice.
Les explications d’Ouraga Obou, 75 ans officiellement
Derrière cette déclaration simple se cache une affirmation forte, à la fois juridique, symbolique et politique.
Juriste émérite, agrégé de droit public, ancien conseiller au Conseil constitutionnel et président du comité d’experts ayant rédigé la Constitution de 2016, Ouraga Obou revendique une appartenance totale et unique à la nation ivoirienne. Cela signifie qu’il ne détient que la nationalité ivoirienne et n’est rattaché à aucun autre État, ni par la nationalité, ni par des engagements institutionnels ou professionnels.
Son parcours en est la parfaite illustration : formation et enseignement dans les universités ivoiriennes, fonctions dans les plus hautes institutions de l’État, avocat à la Cour d’appel d’Abidjan, membre de l’ASCAD… Son engagement se déploie exclusivement au service de la Côte d’Ivoire.
Dans un pays où les questions d’identité et d’appartenance nationale ont souvent été instrumentalisées dans les joutes électorales, cette affirmation prend un sens fort. Elle marque une volonté de clarté, de loyauté, et peut être lue comme un positionnement face aux enjeux de souveraineté, d’intégrité institutionnelle et de légitimité dans la sphère publique.
En se disant « exclusivement ivoirien », Ouraga Obou réaffirme son attachement inconditionnel à la République de Côte d’Ivoire, et sa volonté de contribuer, sans équivoque, à la consolidation de l’État de droit.
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