
- Kuibiert invite les guides religieux à des échanges sur le processus électoral
Ce vendredi 11 avril, date mémorable rappelant les tristes événements de la crise postélectorale de 2011, le Ppa-Ci et le Pdci-Rda, principaux partis d’opposition ont officiellement annoncé la suspension de leurs représentants respectifs aux activités de la Commission électorale indépendante (Cei). A quelques heures d’intervalle, Ppa-Ci et Pdci-Rda ont mis à exécution une menace qui se profilait à l’horizon depuis que ces deux têtes de pont de l’opposition ivoirienne critiquaient et accusaient ouvertement l’organe électoral sur des fraudes et irrégularités constatées par elles sur le fichier électoral. La Cei par la voix de son président Coulibaly Kuibiert n’a pas accordé une attention sérieuse pour corriger les griefs, renvoyant toujours ses »partenaires » au contentieux électoral comme mode de règlement. Las d’emboucher toujours le même refrain sans suite, ces partis ont décidé d’enjoindre leurs représentants de ne plus participer aux activités de la Cei jusqu’à nouvel ordre.
Pour le Ppa-Ci, un communiqué de presse signé du président Gbagbo candidat déclaré à la présidentielle 2025 et pour le Pdci-Rda, une déclaration de son porte-parole Brédoumy Soumaïla ont donné l’information qui s’est aussitôt propagée. Dans la foulée, le représentant du Ppa-Ci Demba Traoré s’est exécuté en produisant une lettre adressée à son employeur et dans laquelle il signifie clairement son retrait provisoire.
A la Cei, il n’y a pour l’instant pas de réaction officielle face à ce que certains observateurs proches de l’organisme électoral considèrent comme un épiphénomène. Toutefois, dans la soirée la Cei a publié un communiqué dans lequel son président Kuibiert invite les confessions religieuses à une rencontre d’échange sur le processus électoral.
Au Rhdp, une réaction à chaud a été enregistrée. Celle de la ministre Myss Belmonde Dogo depuis Abobo où elle participait à une cérémonie et qui estime que le Ppa-ci doit aller jusqu’au bout de sa logique en retirant ses députés et maires qui ont été élus sous cette même Cei.
Comme on le voit, C’est une Cei désormais handicapée qui va conduire le processus électoral si aucune solution n’est trouvée pour le retour des deux personnalités. Du coup, ces décisions croisées du Ppa-Ci et du Pdci-Rda ajoutent au climat de tension qui prévalait déjà. Que devient la Cei sans la présence de ses deux commissaires centraux qui ne participeront plus aux prises de décisions ? Autant dire que la Côte d’Ivoire s’enlise déjà dans la crise préélectorale.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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