Dans la capitale kényane Nairobi, une infrastructure ne peut passer aujourd’hui inaperçue, c’est l’autoroute aérienne. Elle permet de traverser (de survoler pourrait-on dire) la capitale Nairobi sans s’arrêter à un feu, sans être pris dans le moindre embouteillage. La Nairobi Expressway est longue de 27 km et traverse la capitale de l’Ouest au Sud-Est pour s’achever à l’aéroport international de Nairobi. Elle donne à la capitale kényane un air de ville américaine.Il faut vingt minutes pour relier le centre-ville à l’aéroport, contre deux heures auparavant aux heures de pointe.
L’infrastructure est unique en Afrique dans toute l’Afrique, car on n’en trouve pas de la même longueur en Afrique du Sud ou du Nord. Avec ses 27 km, cette autoroute aérienne est de loin le plus long pont terrestre du continent. En Côte d’Ivoire, le pont terrestre le plus long, le second bras en hauteur de l’échangeur du carrefour Solibra, mesure……….796 m !!!Il ne fait même pas 1 km.
La largeur de la chaussée de la Nairobi Expressway alterne entre 02 x 02 voies dans le centre-ville,et 02 x 04 voies en dehors. L’autoroute comporte plusieurs passages à niveaux,dix échangeurs (des ponts qui permettent d’accéder ou de quitter l’autoroute) et 27 postes de payage (l’infrastructure est payante). Elle est couplée à une autoroute de contournement de la ville de Nairobi et une voie BRT. Lancés en Octobre 2019, les travaux devaient durer 03 années. Ils ont été achevés en 2022 avec une avance de 03 mois sur le chronogramme.
D’un coût de 560 millions de dollars (environ 336 milliards FCFA), la Nairobi Expressway est un partenariat public privé entre la China Road and Bridge Corporation-CRBC et l’Etat kényan. C’est la CRBC qui a procédé aux études, a financé, construit et doit exploiter l’infrastructure durant la période de concession (29 ans ici) puis la transférer à l’Etat. Ainsi celui-ci n’a pas injecté un sous dans ce projet. Un ouvrage qui devrait inspirer les autorités ivoiriennes.
Plutôt que de construire une foule de petits échangeurs disséminés ici et là dans la capitale, les autorités ivoiriennes devraient songer à une infrastructure unique du type de la Nairobi Expressway, capable de fluidifier la circulation du Nord au Sud de la ville d’Abidjan. Il faut en finir avec les petits échangeurs à Abidjan, les ouvrages du type de l’échangeur Akwaba récemment inauguré. Ce sont des solutions dépassées aujourd’hui pour la capitale économique ivoirienne. Ces petits échangeurs ne sont plus adaptés à l’expansion rapide de la circulation.
D’ailleurs on a constaté que l’échangeur ‘’Akwaba’’ n’a pas résolu les embouteillages au niveau du carrefour du même nom, et cela pour la simple raison qu’entre ce carrefour et le grand carrefour de Koumassi, il y a deux intersections, qui constituent des goulots d’étranglement. Ainsi l’échangeur du grand carrefour de Koumassi non plus ne va pas faire disparaître la congestion du trafic en direction de l’aéroport lorsqu’il sera achevé.
L’échangeur Akwaba inauguré le 19 mars dernier. Ce type d’ouvrage es aujourd’hui dépassé pour la ville d’Abidjan.
Aux heures de pointe, du Plateau il faut plus d’une heure et demie pour rejoindre l’aéroport de Port-Bouet. Il y a cinq intersections sur cette artère qui ne disposent pas d’échangeurs. La construction d’une voie rapide d’accès à l’aéroport s’impose aujourd’hui. C’est indiscutable. Une voie qui ne pourra être construite qu’en hauteur.
Une autoroute aérienne peut prendre son départ au niveau de la gare Nord d’Adjamé et s’achever à l’aéroport, desservant au passage les 06 communes qui se trouvent sur le parcours. C’est environ 20 km de trajet. Le Kenya vient de montrer que les autoroutes aériennes sont désormais possibles en Afrique. Les autorités ivoiriennes devraient voir large, et sortir des petites solutions timides. Une telle voie est une nécessité aujourd’hui Abidjan. Les embouteillages coûtent des points de croissance au pays, toutes les études le montrent.
La CRBC a déjà construit le pont à haubans de Cocody à Abidjan, le pont Alassane Ouattara. Elle est donc bien implantée dans le pays. On peut l’approcher pour un partenariat public privé classique dans le cadre de cette voie aérienne. C’est ici le lieu de revenir sur le pont à hauban au-dessus du canal de vridi, le plus haut d’Afrique. Le gouvernement ivoirien semble avoir éprouver quelques hésitations à lancer le chantier. Comme la Nairobi Expressway, cette infrastructure sera aussi un partenariat public privé.
Douglas Mountain
oceanpremier4@gmail.com
Le Cercle des Réflexions Libérales
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