Le phénomène de l’orpaillage illégal qui prend une ampleur inquiétante ces dernières années menace l’agriculture vivrière ou de rente tant il rend les sols pauvres et non propices à l’agriculture. Des régions entières sont ainsi exposées à une insécurité alimentaire, à des problèmes environnementaux, à la pollution des ressources en eau. Et si des dispositions ne sont pas prises maintenant, il sera peut-être trop tard demain. Face à la menace, l’Union des entreprises du monde agricole et forestier (Unemaf) et ses partenaires (Aeie, Gramci et 2Bfm) ont décidé d’entreprendre une »caravane de sensibilisation et de renforcement de capacités des parties prenantes sur l’orpaillage illégal ». Une activité issue de l’une des 39 recommandations de trois ateliers organisés entre 2021 et 2023 sur les conséquences de l’orpaillage illégal. La campagne qui débute le 14 avril 2025 va parcourir les régions de la Mé (Sud-est) et de l’Iffou (Centre-est) jusqu’au 18 avril 2025.
Selon Yoro Bi Tizié, président de l’Unemaf qui était récemment face à la presse, les différentes rencontres devront permettre de sensibiliser les acteurs (entreprises minières, exploitants miniers, autorités locales, agriculteurs, populations rurales…) sur la nécessiter d’une agriculture intégrée aux activités minières. Il ne devrait plus être question, étaye-t-il, que l’agriculture soit abandonnée au profit de la seule exploitation minière comme cela se voit de plus en plus dans les régions indiquées. Le tout devrait aboutir, entre autres résultats à – l’adoption de bonnes pratiques minières qui ne nuisent pas aux terres agricoles et à la sécurité́ alimentaire – au renforcement des capacités locales pour assurer la gestion durable des terres agricoles et des ressources minières – à la création d’une dynamique de collaboration entre les acteurs agricoles, miniers et les autorités locales pour un développement intégré́ et durable des régions concernées.
Pour y arriver, plusieurs activités seront au menu, aux dires de M. Yoro. Il est ainsi prévu :
- Des séances de sensibilisation sur les impacts de l’abandon de l’agriculture pour l’exploitation minière : ici les participants seront informés des conséquences de l’abandon de l’agriculture, tant sur la sécurité́ alimentaire que sur la qualité́ des sols. Des experts en agriculture et en gestion durable des ressources naturelles interviendront pour souligner l’importance de maintenir l’équilibre entre l’agriculture et l’exploitation minière.
- Des témoignages d’agriculteurs ayant subi des pertes dues à l’exploitation minière non régulée, ainsi que des exemples de zones où la reconversion agricole a été́ réussie après des interventions.
• Des ateliers pratiques sur l’intégration de l’agriculture et de l’exploitation minière
• Des ateliers démontrant comment l’agriculture et l’exploitation minière peuvent coexister de manière durable, en montrant des exemples de techniques agricoles adaptées aux zones minières.
Yoro Bi Tizié a insisté dans sa conclusion sur l’impérieuse nécessité de réussir cette première caravane qui va traiter une problématique vitale pour la Côte d’Ivoire. « Cette caravane représente un moment clé pour sensibiliser et mobiliser les acteurs des régions de l’Ifou et de la Mé sur l’importance de maintenir l’agriculture tout en gérant de manière responsable l’exploitation minière. La préservation des terres agricoles et la gestion durable des ressources naturelles doivent être des priorités pour garantir un avenir prospère et durable aux populations rurales », a-t-il soutenu.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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