Le géant chinois BYD, qui se lance aujourd’hui sur le marché suisse, détrône les véhicules d’Elon Musk grâce à une politique de prix agressive et une maîtrise des batteries. De quoi l’imaginer rafler le Vieux Continent à Tesla.
Ce 1er avril, BYD fait son entrée en fanfare sur le marché suisse, lors d’un événement qui a lieu à Spreitenbach (Argovie). Désormais, le géant chinois des véhicules électriques, déjà présent depuis 2021 sur les grands marchés d’Europe, surpasse sa rivale Tesla dans au moins 5 domaines. Tour d’horizon.
Leader mondial
Au moment où BYD débarque en Suisse, la marque chinoise cartonne. En 2024, elle a détrôné Tesla pour devenir numéro un mondial, au moment où le géant californien perdait du terrain pour cause d’impopularité croissante de son patron, Elon Musk.
ésormais, BYD vend plus de voitures que Tesla et la coiffe au poteau en termes de chiffre d’affaires, reléguant le groupe de Musk au deuxième rang mondial. L’avantage, pour BYD, étant qu’il est leader du marché chinois, le plus grand marché mondial de l’électrique. D’où un vaste potentiel de ventes et l’opportunité de produire en masse.
Deux fois moins cher
C’est une véritable gifle pour Tesla (et pour la tech américaine). Tout comme le Chinois DeepSeek a récemment créé une IA aussi performante que celle de ChatGPT pour un coût nettement moindre, BYD fait aussi bien que Tesla, pour deux fois moins cher. Le fabricant chinois livre une concurrence agressive à l’international en inondant les marchés de véhicules abordables pour moyens et bas revenus.
Ses modèles d’entrée de gamme, comme le Qin L, se vendent pour environ 17’000 dollars, la moitié de ce que coûte le Modèle 3 de Tesla. Ceci, pour une autonomie de 545 km, contre 634 km pour Tesla, et des possibilités d’autopilote et interfaces digitaux comparables. Autre exemple, la BYD Seal (570 km d’autonomie) est souvent 20 à 30% moins chère qu’une Tesla Model 3 (629 km). Avec de tels prix, l’implantation de BYD en Suisse et en Europe préfigure une conquête rapide du Vieux Continent.
Charge deux fois plus rapide
La concurrence se joue aussi sur le plan technologique. BYD a récemment lancé un nouveau système de charge ultrarapide qui a fait sensation, grâce à une batterie pouvant atteindre jusqu’à 1000 kW à son pic, contre 500 kW pour Tesla.
Cette charge superpuissante permettrait aux voitures, après 5 minutes d’alimentation, de regagner jusqu’à 470 km d’autonomie, ce qui est quatre fois plus rapide que les systèmes les plus performants du marché. Toutefois, ces 470 km seraient en réalité plutôt 260 km, si l’on en croit un article du «Temps», qui rectifie en utilisant le système de mesure en vigueur en Occident. La prouesse n’en reste pas moins grande.
Une des forces de BYD est que le fabricant produit ses propres batteries et maîtrise toute la chaîne de valeur, ce qui n’est pas le cas de Tesla. Ces charges ultrarapides feront leur apparition au cours de ces prochaines années en Europe. Mais rien n’est encore fait. Alors que Tesla possède son propre réseau mondial de Superchargeurs, fiable et bien implanté, BYD mettra du temps à développer son réseau et, dans l’intervalle, dépendra des réseaux publics, souvent plus lents ou moins bien répartis selon les pays.
Sur le plan de l’autonomie, Tesla reste en tête de course. Le Model S Plaid, par exemple, atteint 652 km, ce qui est au-dessus des modèles BYD. Si l’on cherche un bon rapport autonomie/prix, BYD fait mieux.
Gamme plus diversifiée
Une des forces de BYD par rapport à Tesla, qui s’est traduite en succès commercial, est le plus grand choix dans la gamme de véhicules qu’elle offre (berlines, SUV, citadines, utilitaires). BYD propose BYD Seal et Han EV en berlines, BYD Atto 3 et Tang en SUV, et BYD Dolphin en citadines. Mais surtout, elle a une gamme de véhicules hybrides rechargeables, que Tesla n’a pas.
Cette dernière, de son côté, se concentre sur 4 modèles principaux (Model 3, Y, S, X), ainsi que Cybertruck. Une sélectivité qui a néanmoins profité à Tesla, créditée pour ses modèles iconiques et révolutionnaires au niveau du design, alors que BYD se limite à des modèles «grand public».
L’action a plus de potentiel
Du point de vue de l’investisseur, le moment est intéressant. La première chose qui vient à l’esprit est le potentiel de hausse que recèle l’action de BYD en bourse (elle est cotée à Shenzen et à Hong Kong).
En effet, il existe un écart difficile à justifier, désormais, entre la capitalisation très élevée de Tesla, et celle, cinq fois plus petite, de BYD. Tesla vaut encore, même après sa forte correction en bourse, 834 milliards de dollars. Tandis que BYD, bien que plus performante, ne vaut que 165 milliards de dollars.
Les perspectives de croissance de BYD étant plus élevées et son volume d’affaires supérieur, cela devrait se refléter tôt ou tard sur la valeur boursière du groupe. Avec à la clé, pour l’investisseur, des opportunités de hausse du cours. Au cours du seul mois de mars 2025, l’action BYD a reçu 22 recommandations d’achat d’analystes de Wall Street.
Source: blick.ch
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