Le pouvoir militaire nigérien espère conclure rapidement une vente avec Moscou ou Pékin, ce qui constituerait un nouveau coup dur pour Paris dans son déclin dans son ancien pré carré africain.
Le Niger, riche en uranium, est un acteur clé sur le marché mondial. Historiquement, Orano (anciennement Areva) a dominé l’exploitation de l’uranium dans le pays, mais ces dernières années, l’intérêt de la Chine et de la Russie s’est intensifié. La Chine, cherchant à sécuriser ses approvisionnements énergétiques et à étendre son influence en Afrique, s’est tournée vers les ressources nigériennes. Parallèlement, la Russie renforce sa présence via des partenariats stratégiques dans le secteur minier. Ces dynamiques témoignent des enjeux géopolitiques et économiques majeurs liés à la maîtrise des ressources en uranium, avec des répercussions sur la sécurité énergétique mondiale et la souveraineté du Niger.
La Russie et la Chine convoitent les stocks d’uranium du français Orano
Par Benjamin Roger
Du « yellow cake » produit par le géant du nucléaire français Orano au Niger récupéré par la Russie de Vladimir Poutine en pleine guerre en Ukraine : ce scénario, improbable avant le coup d’Etat qui a porté une junte hostile à la France au pouvoir à Niamey, en juillet 2023, apparaît désormais possible.
Selon des sources officielles françaises et nigériennes, Moscou mais aussi Pékin ont entamé des tractations avec Niamey pour acheter une partie des quelque 1 400 tonnes de concentré d’uranium stockées dans la mine d’Arlit, qui était exploitée par la filiale locale d’Orano jusqu’à fin 2024. A titre de comparaison, en 2022, la France en avait consommé environ 8 800 tonnes, la Russie 6 300 et la Chine 11 300.
En décembre 2024, après plusieurs mois de bras de fer avec la junte du général Abdourahamane Tiani, qui a lui a notamment retiré le permis d’exploitation d’Imouraren, l’un des plus grands gisements d’uranium au monde, l’entreprise française avait annoncé avoir « perdu le contrôle opérationnel » de la Somaïr (Société des mines de l’Aïr) dont elle est actionnaire majoritaire à 63,4 % – le reste étant détenu par l’Etat nigérien à travers la Société du patrimoine des mines du Niger (Sopamin).
Il vous reste 82.33% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Lemonde.fr
Commentaires Facebook