Institut national de formation judiciaire: Tout diplômé du supérieur, du BAC, et même du BEPC est éligible

Dans un entretien accordé au Centre d’information et de Communication Gouvernementale (CICG), en marge de la rentrée académique 2025-2026, Marie Léonard Lebry, Directeur général de l’institut national de formation judiciaire (INFJ), a présenté ledit institut et est revenu sur les profils des candidats éligibles aux concours d’accès à l’Institut.
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Présentez l’INFJ

L’INFJ (Institut National de Formation Judiciaire) est un établissement public national à caractère administratif qui est chargé de la formation professionnelle du personnel judiciaire. Son siège est à Yamoussoukro, mais il a également un centre de formation continue à Abidjan-Cocody, à la Riviera Bonoumin.
L’INFJ est un ensemble de quatre (4) Écoles qui assurent la formation judiciaire. L’École de la Magistrature qui forme les futurs magistrats, l’École des greffes, qui forme aux fonctions des Greffes et Parquets, l’École du Personnel pénitentiaire, qui forme également aux fonctions de l’Administration pénitentiaire et enfin, l’École du Personnel de la Protection Judiciaire de l’Enfance et de la Jeunesse, qui forme aux Professions d’Éducation Surveillée à l’égard des mineurs. Ces écoles sont coiffées par une Administration composée du Directeur Général, du Conseil de gestion, qui fait office du Conseil d’administration, et du Conseil Scientifique.
 Quel est le profil des candidats admis aux concours de l’INFJ ?
Tout le monde peut être candidat aux concours de l’INFJ, c’est-à-dire les personnes de toute formation et avec tout diplôme. Qu’il s’agisse des diplômes en Droit, dans des matières sociales ou techniques ou que vous soyez titulaire d’un Master en Philosophie, en Histoire-Géographie, en Sciences Économiques. Mieux, ce ne sont pas seulement les diplômes universitaires, puisque l’INFJ admet également, pour certains concours, le BAC, le BTS, mais aussi le BEPC. Donc, c’est une floraison de diplômes et de profils qu’on peut avoir pour passer les différents concours d’accès aux écoles de l’INFJ.
La rentrée académique 2025-2026 a eu lieu le lundi 17 mars 2025. Combien d’élèves sont concernés par cette rentrée et par filière ?
Il y a quatre écoles, et chaque école reçoit un certain nombre d’élèves au cours de cette année académique. L’École de la Magistrature, va recevoir pour la formation cette année, 79 auditeurs de justice, qui vont suivre la formation de magistrats pendant deux ans. L’École des Greffes, dans ses trois cycles (Cycle Supérieur, Cycle Moyen-Supérieur et Cycle Moyen), va recevoir 226 élèves. Le Cycle Moyen fait, à lui seul, 160 élèves.
Nous avons également l’École du Personnel Pénitentiaire qui va recevoir 224 élèves, dont 122 pour le Cycle des Agents d’Encadrement, et les autres répartis sur le Cycle Moyen des Contrôleurs des Établissements Pénitentiaires, des Attachés et des Administrateurs des Services pénitentiaires.
Nous avons enfin l’École du Personnel de la Protection Judiciaire de l’Enfance et de la Jeunesse, qui reçoit, cette année, 105 élèves-maîtres d’Éducation Surveillée, Conseillers d’Éducation Surveillée et Inspecteurs d’Éducation Surveillée, qui sont les différents cycles de formation au sein de cette école.
Le Conseil des ministres a adopté un décret portant création, attribution, organisation et fonctionnement de l’École Nationale de Formation des Personnels Pénitentiaires (ENAFOP), totalement indépendante de l’Institut National de Formation Judiciaire. Pourquoi une telle décision et quel pourrait être l’impact sur l’INFJ ?
La raison de cette décision appartient souverainement au Gouvernement qui a décidé de séparer la formation des agents pénitentiaires de celles des autres membres de l’administration judiciaire.
Mais, je me suis autorisé à trouver une raison qui n’est pas la moindre. C’est que les agents de l’administration pénitentiaire sont des paramilitaires, et donc qui bénéficient d’une formation militaire. L’INFJ ne dispense pas de formation militaire, plutôt des formations académiques. Du coup, la présence de cette école au sein de l’INFJ, que nous ne négligeons pas, obligeait l’Institut à voir du côté de l’armée pour assurer ce pan de formation indispensable à l’Administration pénitentiaire.
Il y a évidemment un impact sur l’INFJ. Imaginez-vous que vous avez une chaise à quatre pieds, et puis, du coup, vous vous retrouvez avec trois pieds. Il faut réinstaller les équilibres. Et puis, c’est une école qui avait sa place, qui se comportait aussi bien au sein de l’INFJ, qui a noué les relations. L’INFJ, peut-être, va se trouver un peu déstabilisé, mais nous aurons le temps de préparer cela. Et qui sait si le Gouvernement décide de faire entrer peut-être un autre corps de métier, notamment les Notaires, les Commissaires de justice, et bien d’autres, qui participent à l’œuvre de justice dans l’Institut. C’est de la responsabilité et de la souveraineté du Gouvernement.
Il y aura assurément un impact positif, car ces derniers temps, nous avons été au-delà de nos capacités. L’INFJ a en effet été conçu dans cette nouvelle version pour recevoir un certain nombre d’étudiants qui ne dépassaient pas plus de 300. Aujourd’hui, nous sommes pratiquement à 600. Il y a donc des déséquilibres que nous avons toutefois essayés de colmater avec M. le Garde des Sceaux. Il s’agit notamment de la construction de deux bâtiments pour abriter les nouveaux. Si l’École du Pénitentiaire quitte la famille, cela va nous permettre de restructurer, de retrouver notre équilibre d’antan et de pouvoir certainement mieux dispenser les enseignements qui vont nous rester. En sus, cela nous donne un petit souffle pour réorienter nos formations.
Votre mot de fin
Je voudrais d’emblée vous dire merci pour l’opportunité que vous venez de me donner de parler de l’INFJ à travers vos tribunes pour essayer d’atteindre le plus grand nombre d’Ivoiriens qui peut-être n’avaient pas connaissance de cet Institut. Je voudrais leur dire que l’Institut existe. C’est le Gouvernement de Côte d’Ivoire qui a voulu que les Magistrats et l’ensemble du Personnel judiciaire aient une formation spécifique eu égard à l’importance que les autorités ivoiriennes accordent à tout ce qui a trait à la justice en vue de l’équilibre social.
Je voudrais donc dire merci au Gouvernement d’avoir créé cette École et d’avoir mis les moyens nécessaires pour que les hommes et les femmes qui vont animer l’Institution judiciaire soient à la hauteur des objectifs assignés, d’autant plus que le Gouvernement a conscience de l’impact des actes de la justice sur la population.
La justice concerne tous les citoyens. Elle ne sert pas que pour les litiges, mais aussi pour les conseils et certains actes. Si tous ceux qui travaillent à la justice sont bien formés, ils ne pourront que mieux servir les citoyens et ces derniers seront heureux et fiers de leur administration. C’est comme si vous formez des bons médecins, votre population sera en bonne santé. L’objectif du Gouvernement est que la population vive en paix à travers les activités qu’elle peut mener dans ses rapports avec l’Administration en général, dont l’administration judiciaire.
C’est, selon moi, pour cette raison que le Gouvernement met autant de moyens dans la formation des acteurs de la justice, mais aussi dans leur bien-être, concernant les avantages salariaux, sociaux, pour que le Magistrat, le Greffier, soit à l’aise, pour qu’il puisse bien exécuter son travail et que cela puisse rejaillir sur la population.
L’école est là et ouverte à tous ceux qui voudraient avoir davantage de renseignements au-delà des médias. Nous sommes disponibles et nous serons très heureux de recevoir chaque Ivoirien pour venir s’enquérir de la situation afin d’avoir toutes les informations nécessaires.
 CICG

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