Hier dans un café du 12è arrondissement de Paris, j’ai fait la rencontre d’une serveuse fort sympathique. Comme de nombreux Parisiens, elle a plusieurs vies professionnelles. C’est elle qui a immortalisé ces moments de complicité avec mon congénère juriste venu d’Abidjan.
« Malo-Woussou, c’est le nom de quoi ça? » J’ai sorti mon pitch habituel comme un anthropologue colonial de retour d’une mission tropicale. Malowoussou, riz étuvé obtenu à partir d’un procédé artisanal de fumage et consommé par des ménages modestes principalement en Afrique occidentale et centrale. Je pensais apprendre quelque chose d »‘exotique » à une soeur en humanité. J’avais tout faux.
» Vous savez quoi ? Je suis portugaise mais j’ai une deuxième nationalité. » Mon cerveau imbu d’idées préconçues a tout de suite pensé » française ». Raté. Congolaise. Oui ! elle est née au Zaïre de Mobutu. Son père était un industriel portugais dans le secteur de la bière et a quitté le pays en 1997, pendant la guerre qui a vu la chute du père de l’authenticité zaïroise. J’ai bricolé avec elle deux ou trois mots en lingala. vestiges de mon ancienne vie de reporter dans les deux Congo.
Une Mundélé congolaise ! Qu’est-ce que vous croyez ! Bien sûr que ça existe, ça a toujours existé, ça existera. Pas besoin d’intenter un procès en congolité pur-sang ! Qu’est-ce que la nationalité au-delà du lien juridique existant entre un individu et un État ? Une affaire de coeur qui transcende le sang. le sol et une signature. Une aquarelle dont on peint coeur et cerveau. Mon interlocutrice du jour écrit actuellement un récit autobiographique à paraître en portugais à Lisbonne. Vive le métissage. Chapeau aux hommes et femmes fromage-cacao dans l’âme.
Fidele G.
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