La question n’est pas d’applaudir l’érudition du magistrat hors hiérarchie Coulibaly Kuibiert, président de la Commission électorale indépendante, qui aligne des formules improbables en latin.
En général, un juriste éloquent tétanise son auditoire avec des termes techniques qui sonnent comme du charabia pour le citoyen ordinaire que la science du Droit n’a pas illuminé. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, on ne peut pas en vouloir au président de la CEI qui a une compétence administrative liée et n’est pas juge du contentieux électoral, même si ses propos n’en donnent pas l’air.
J’ai toujours détesté le latin à la fac. Des congénères juristes utilisaient des formules juridiques dans cette langue morte pour étoffer leur érudition livresque. J’avais de l’admiration pour ces tournures. Mais honnêtement, elles me saoulaient.
Sur la radiation de Laurent Gbagbo, le ver se trouve dans le fruit de l’ordonnance d’amnistie de 2018 devenue loi sous le feu des critiques, en son article 1er. Une amnistie discriminante pour des mêmes faits. Mes confrères rédacteurs et spécialistes en légistique ont voulu préciser son champ d’application en dehors des infractions au droit humanitaire. Mais ils savent que cette rédaction voulue certainement par les politiques est carente. La volonté d’écarter Gbagbo et Blé Goudé transparaît clairement.
Que dire de la condamnation de 20 ans pour braquage de la BCEAO lors de la crise post-électorale en 2010-2011? Fort contestable dans les faits en dépit de l’autorité de la chose jugée dont elle est revêtue. Autant d’interprétations que de diplômés et d’érudits.
Aucun sophisme juridique ne peut sortir la Côte d’Ivoire de cet imbroglio électoral en fermentation comme du tchapalo de mauvais goût. Soro, Gbagbo, Blé Goudé et peut-être Thiam out ! Contre qui Ouattara voudrait-il se mesurer dans cette compétition par défaut ?
Le scénario se profile. Le président Ouattara ne fera pas la passe à ses adversaires comme Laurent Gbagbo l’a fait dans son cas en usant de l’article 48 de la Constitution de 2000 pour faire de lui candidat à titre exceptionnel à la présidentiel de 2010. Alassane Ouattara ne joue pas avec son pouvoir. Ça au moins, les Ivoiriens et la classe politique l’ont retenu . Cela sera-t-il suffisant pour être président de la Côte d’Ivoire pendant les cinq prochaines années ?
Aucune idée. Par contre le personnage de mon premier roman Tchapalo Tango me souffle à l’oreille cette formule : » Tout triomphe illégitime est une nudité différée ». Plus rien à ajouter
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