Pour réduire le déficit de plus de 830 000 logements en Côte d’Ivoire, la SFI accorde un prêt en monnaie locale équivalent à 27 millions de dollars à Addoha CIV pour soutenir la construction de logements abordables.
La Société financière internationale (SFI) a accordé son premier financement direct à un promoteur immobilier en Afrique de l’Ouest. Annoncé le lundi 10 mars 2025, ce prêt en monnaie locale d’un montant équivalant à 27 millions $ bénéficiera à la société Douja Promotion Groupe Addoha Côte d’Ivoire (Addoha CIV), filiale du groupe marocain Addoha.
L’objectif de cet investissement est de construire et livrer 5600 logements abordables dans la région du Grand Abidjan. 4600 unités seront destinées aux ménages à revenu moyen et inférieur, tandis qu’un millier ciblera les familles à bas revenu. A terme, plus de 23 000 personnes bénéficieront d’un logement décent, contribuant ainsi à réduire la pénurie de logements qui touche particulièrement cette région.
Un déficit de logements
La Côte d’Ivoire fait face à un déficit de logements estimé à plus de 830 000 unités, un chiffre qui augmente de 40 000 à 50 000 unités par an, selon Siriki Sangaré, président de la Chambre nationale des promoteurs et constructeurs agréés de Côte d’Ivoire. Cette situation entraîne une pression sur le marché immobilier, avec une demande bien supérieure à l’offre, provoquant une flambée des prix des loyers et des biens à l’achat. L’urbanisation rapide et la croissance démographique accentuent encore ce déséquilibre, rendant l’accès au logement de plus en plus difficile pour les ménages à revenu modeste.
« En mobilisant des investissements privés, nous contribuons à combler le déficit croissant de logements pour les ménages modestes et à favoriser le développement socioéconomique du pays », a déclaré Sergio Pimenta, vice-président de la SFI pour l’Afrique. Il a souligné le rôle clé des entreprises marocaines comme Addoha dans le développement économique du continent.
Un défi à l’échelle régionale
Le problème du logement ne concerne pas seulement la Côte d’Ivoire. Dans l’ensemble de la zone UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), le déficit atteint 3,5 millions d’unités, selon la Banque mondiale. Pour combler ce retard, il faudrait construire 250 000 logements supplémentaires chaque année, ce qui reste un défi en raison du manque de financements à long terme pour les banques commerciales. Dans les huit pays membres de l’Union, la demande en logements décents est forte, ce qui entraîne des coûts élevés notamment pour les petites bourses.
Plus largement, le déficit de logements en Afrique est estimé à plus de 53 millions d’unités, selon Shelter Afrique. Face à ce constat, des initiatives comme celle de la SFI et du Groupe Addoha représentent une avancée importante pour offrir des solutions concrètes à cette crise du logement qui touche des millions de familles sur le continent.
Chamberline Moko
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