Monogaga en Côte-d’Ivoire: Et après ?

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Après deux mois de privation de liberté à la prison de San Pedro, Vincent Djiropo et Dominique Mensah, cadres de la communauté winnin de Monogaga ont été libérés le 26 février dernier. 18 autres membres de la communauté détenus dans l’affaire de la forêt classée de Monogaga sont sortis de prison il y a quatre jours.

Un signe d’apaisement certain qui n’épuise pas la question de fond.

Le flou juridique qui entoure cette privation de liberté autorise à de se demander s’il s’agissait d’une détention préventive telle que prévue par le nouveau code de procédure pénale ivoirien ou d’une tentative d’intimidation d’une communauté autochtone qui n’a que sa voix pour réclamer ses droits.

La stratégie de la coercition de la force publique pour ensuite déplacer le nœud gordien vers une médiation coutumière tablant sur une libération vécue comme acquis principal de la lutte semble avoir marché.  » Ne faites plus de bruits inutiles, sinon vous retournerez en prison. C’est une affaire classée », semble dire l’État ivoirien.

Pourtant la question des droits autochtones demeure. Le contrat de reboisement de 4000 hectares de forêt classée sur 99 ans confié à un opérateur privé reste opaque et ignore l’aménagement des 11 villages winni surpris et méprisés par le classement de la forêt de Monogaga en 1973. La conclusion de ce contrat aurait pu être l’occasion de rectifier le tir pour ces communautés privées de titre foncier, d’eau potable et d’électricité, avec en amont une solution législative ou réglémentaire qui respecterait le parallélisme juridique du classement de cette forêt.

En juin dernier, j’ai pu faire un tour dans la baie de Monogaga. Tous les touristes de passage s’émerveillent au contact de ce joyau de la nature. Personne ne pose la question des conditions de vie des autochtones qui y sont.

C’est comme ça ! Il paraît que face à l’État, on ne gagne jamais. Le prochain président ivoirien peut régler cette situation d’injustice. Rien n’est perdu. J’y crois.

Fidèle Goulyzia

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