Ainsi donc, Umaro Sissoco Embalo, va tenter de se succéder à lui-même! Ainsi en a décidé, en annonçant, ce lundi 3 mars, sa candidature à la prochaine présidentielle, celui que ses opposants disent ne plus reconnaître comme président de la Guinée Bissau, depuis le 27 février, date qui, selon ces derniers, sonnait la fin de son mandat. Lui n’en n’a cure des récriminations de ses opposants, programmant l’élection présidentielle pour le 30 novembre de cette année. N’en déplaise à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, une CEDEAO, dont il fut le président. Le chef de l’Etat bissau-guinéen, qui entend rempiler pour un second bail à la tête de son pays, car la constitution ne l’en empêche pas, n’avait pas encore déposé ses valises, au retour d’une tournée en Europe, qu’il fit grimper de plusieurs crans, le mercure socio-politique qui était déjà bien inquiétant. Qu’a-t-il eu comme assurance de la part de Moscou ou de Paris, où il a séjourné? Ou alors, s’entête-t-il à aller au bout de son projet, alors que l’un ou l’autre de ses hôtes aurait tenté de le détourner de cette initiative qui ne peut que porter les germes d’une tension socio-politique dont la Guinée-Bissau n’a nullement besoin actuellement?
En tout cas, se trouvant, sans doute, avec ses 52 piges, trop jeune pour prendre sa retraite présidentielle, l’homme n’a pas hésité à menacer d’expulsion, les membres d’une forte délégation de la CEDEAO, qui séjournait à Bissau dans le but de désamorcer la crise politique profonde entre le président bissau-guinéen et son opposition. Pour éviter cette humiliation d’être chassés comme des malpropres, alors qu’ils portaient encore leurs casques de sapeurs-pompiers, les envoyés de l’institution sous-régionale, qui ont commis le crime de lèse-majesté de rencontrer les opposants ont dû opter pour un départ précipité, de ce pays, plaque tournante du trafic de la drogue et coutumier de fortes turbulences politico-militaires. Emballo ne lâche donc pas, pour l’instant, l’affaire, malgré la mauvaise fortune essuyée par nombre de ses pairs qui n’ont pas tenu leur engagement en la matière.
Et si l’Afrique retournait à ses royaumes d’antan, où le roi, qui a droit de vie et de mort sur tous ses sujets, n’est remplacé qu’à sa mort? Au moins, avec la «royaucratie» il n’y aura plus de non-respect de la constitution, encore moins de la parole donnée, comme c’est actuellement le cas en Guinée Bissau, et ailleurs. Le constat est alarmant pour une Afrique, où les palais présidentiels se transforment en résidences privées, et deviennent des patrimoines familiaux! Leurs occupants, oubliant qu’ils n’en sont que locataires, ne veulent plus les quitter, qu’ils y aient eu accès par effraction ou par les urnes.
Le «général du peuple», surnom qu’Umaro Sissoco Emballo porte avec fierté, ne risque-t-il pas de se mettre ce même peuple à dos? Ce qui est certain, pour le moment, la Guinée Bissau n’est peut-être pas loin du calme qui précède la tempête. Sauf miracle, le volcan sortira de son sommeil!
Par Wakat Séra
wakatsera
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