Le président bissau-guinéen a aussi affirmé avoir « donné l’ordre d’expulsion de la mission de la Cedeao » qui était à Bissau du 21 au 28 février pour tenter de trouver une solution aux divergences entre le pouvoir et l’opposition sur la date de fin du mandat du président.
Le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo, a annoncé, lundi 3 mars à l’Agence France-Presse (AFP), qu’il serait candidat sans « l’ombre d’aucun doute » à un second mandat lors de l’élection présidentielle de fin novembre, qu’il entend remporter « dès le premier tour », de retour d’une visite d’Etat en Russie.
Pendant son absence, l’opposition avait appelé à la mobilisation et à la « paralysie » du pays à partir de jeudi dernier, jour où, selon elle, le mandat du président Embalo devait prendre fin, cinq ans après sa prestation de serment le 27 février 2020 alors que son élection avait été contestée par ses opposants.
Des médiateurs de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) étaient à Bissau du 21 au 28 février pour tenter de trouver une solution aux divergences entre le pouvoir et l’opposition sur la date de fin du mandat du président. Umaro Sissoco Embalo a en outre affirmé avoir lui-même « donné l’ordre d’expulsion de la mission de la Cedeao ». « La Guinée-Bissau n’est pas une République bananière », a-t-il lancé à l’AFP.
La Cedeao dénonce des « menaces »
« La mission a préparé un projet d’accord pour une feuille de route pour la tenue des législatives et de la présidentielle et a commencé à le présenter aux parties prenantes pour leur consentement », selon un communiqué daté de samedi et signé du chef des médiateurs régionaux, Bagudu Hirse, qui ne précise pas le contenu du projet. La mission « a quitté Bissau tôt le matin du [samedi] 1er mars après des menaces du président Embalo de l’expulser », ajoutait le communiqué sans plus de précisions.
M. Embalo a annoncé le 23 février que les élections présidentielle et législatives se tiendraient le 30 novembre prochain. En décembre 2023, il avait dissous le Parlement, dominé à l’époque par l’opposition, trois jours après des affrontements armés qu’il a présentés comme une tentative de coup d’Etat.
Il avait ensuite fixé au 24 novembre 2024 les législatives anticipées, avant de les reporter sine die par un décret présidentiel, invoquant des difficultés logistiques et financières. La Guinée-Bissau, ancienne colonie portugaise d’environ deux millions d’habitants, est un pays instable à l’histoire jalonnée de coups d’Etat militaires ou politiques, depuis son indépendance en 1974.
Le Monde avec AFP
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