Le procureur en chef de la Cour pénale internationale de La Haye (CPI), Karim Khan, s’est rendu en République démocratique du Congo. « Nous sommes profondément préoccupés par les récents événements au Congo », a déclaré Khan. « La situation dans l’est du pays est particulièrement urgente. » Des milliers de personnes ont été tuées cette année par la violence des rebelles.
La CPI enquête sur les crimes graves commis au Congo depuis 2004. Le tribunal pénal a lancé cette procédure après que le gouvernement de l’époque ait demandé l’intervention de la justice. L’enquête portera sur différents groupes rebelles, l’implication éventuelle de l’armée congolaise dans des crimes et les liens entre l’armée rwandaise et le groupe rebelle M23.
L’enquête porte entre autres sur le génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre. Des crimes ont notamment fait l’objet d’enquêtes dans la province orientale du Nord-Kivu depuis janvier 2022.
Khan a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les crimes commis par les groupes rebelles au Congo en octobre dernier. Il avait indiqué qu’il mènerait une enquête indépendante sur l’implication de diverses parties. « Dans le but de garantir la justice pour les victimes », avait écrit Khan à l’époque.
Avancée des rebelles du M23 en RDC : Londres annonce « suspendre » la majorité de ses aides financières à Kigali
« En l’absence de progrès significatifs », le Foreign Office suspend les fonds à destination du Rwanda, à l’exception des programmes destinés aux personnes « les plus pauvres et les plus vulnérables ».
Le Monde avec AFP
Le ministère des affaires étrangères britannique a annoncé mardi 25 février la suspension de la majorité de ses aides financières au Rwanda, dont les troupes participent à l’avancée du mouvement M23 dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
« Les hostilités doivent cesser immédiatement. Les récentes offensives du M23 et des forces de défense rwandaises, et notamment la prise de Goma et de Bukavu, constituent une violation inacceptable de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC », a une nouvelle fois martelé le Foreign Office dans son communiqué.
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Ces fonds seront suspendus « en l’absence de progrès significatifs », à l’exception des programmes britanniques destinés aux personnes « les plus pauvres et les plus vulnérables » au Rwanda. Londres a également déclaré qu’il prévoyait de se « coordonner avec ses partenaires sur de potentielles nouvelles sanctions ».
« Solution politique »
Selon le Foreign Office, le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, a rencontré le président de la RDC, Félix Tshisekedi, à Kinshasa, et le président rwandais, Paul Kagame, à Kigali, les 21 et 22 février. Il les a exhortés à s’engager de « bonne foi dans les processus de paix » menés sous l’égide d’anciens dirigeants africains, et a réclamé le retrait des forces rwandaises du territoire de la RDC, son ministère affirmant qu’il n’existe qu’une « solution politique » à ce conflit.
Lors d’une offensive éclair ces dernières semaines dans l’est de la RDC, le groupe armé M23 et ses alliés rwandais ont pris le contrôle de Goma et Bukavu, les chefs-lieux des provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu. Les combats ont fait des milliers de morts, selon l’Organisation des Nations unies, qui craint un embrasement dans cette région en proie aux conflits depuis plus de trente ans.
Les pays d’Afrique australe et de l’Est ont nommé trois anciens dirigeants du Kenya, de l’Ethiopie et du Nigeria pour être les « facilitateurs » d’un « processus de paix » en RDC. « Il incombe à toutes les parties de protéger la population de l’est de la RDC, qui a tant souffert dans ce conflit », a indiqué le Foreign Office, ajoutant qu’une enveloppe d’aide humanitaire de 14,6 millions de livres (17,6 millions d’euros) serait débloquée pour aider les civils.
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