Le Ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, secteur clé de l’économie ivoirienne, fait l’objet de graves accusations qui semblent prendre racine dans des pratiques de corruption et de malversations financières. Parmi les plus controversées, figure Kaba Mory, actuel Directeur des Affaires Juridiques et du Contentieux (DAJC). Son nom est aujourd’hui au cœur de l’actualité en raison de sa gestion, mais aussi de son mode de vie, qui parait en décalage total avec son statut de fonctionnaire public.
Kaba Mory, résidant d’une prestigieuse cité du quartier le plus huppé d’Abidjan, incarne un visage du pouvoir dont les choix de vie soulèvent de nombreuses interrogations. La prestigieuse cité en question est en effet une zone résidentielle très prisée, réputée pour ses villas luxueuses, dont les prix de vente avoisinent les 700 millions FCFA.
Comment un fonctionnaire de la fonction publique, et plus précisément un magistrat tel que Kaba Mory, peut-il s’offrir un bien immobilier aussi somptueux ? Cette question demeure sans réponse claire, et les soupçons d’enrichissement illicite s’intensifient à mesure que des investigations sont menées. Les révélations médiatiques sont attendues dans les jours à venir, et devraient, sans doute, en dévoiler davantage sur les mécanismes de cette fortune apparente.
Ce qui intrigue encore davantage, c’est la longévité de Kaba Mory à son poste. Nommé avant l’arrivée de Bruno Koné -2018- au ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, Kaba Mory semble bénéficier d’une protection aussi forte qu’inexplicable. En dépit des accusations qui pèsent sur le ministère, notamment des malversations liées à l’attribution de terrains et à la spéculation foncière, Kaba Mory conserve son poste avec une étonnante stabilité. Les observateurs estiment que sa position indique une forme de soutien venant des plus hautes sphères de l’État, peut-être même du Palais présidentiel. Une protection qui semblerait l’exempter de toute sanction, quelles que soient les accusations de corruption et d’abus de pouvoir qui pèsent sur lui.
Une autre révélation inquiétante. Le « fameux » Komé Bakary se permet de dire à une victime qu’on ne peut rien lui faire dans ce pays. Une déclaration qui témoigne de l’omnipotence de certaines figures du système judiciaire et de la construction en Côte d’Ivoire. Les agissements de Kaba Mory seraient jugés « indignes d’un magistrat » par certains de ses pairs, et selon des sources au sein des magistrats, une démission immédiate ou une action disciplinaire par le Conseil supérieur de la magistrature seraient attendues. Cependant, ce qui pourrait être considéré comme une évidence dans d’autres circonstances est inapplicable pour Kaba Mory.
La question qui se pose alors est : est-il le pion d’un système bien plus large et plus organisé ? Est-il la première pierre du réseau judiciaire et administratif qui soutient la corruption dans le secteur foncier en Côte d’Ivoire ? Il semble que la justice, tout comme les autorités politiques, ferme les yeux sur les actions de certains responsables, ce qui laisse entrevoir un réseau de protection aussi puissant que secret.
Bruno Koné, le ministre actuel de la Construction, du logement et de l’Urbanisme, aurait confié en petit comité qu’il hérite d’un ministère encombré de conflits et de pratiques douteuses. Malgré ses efforts pour redresser la barre, il est accablé par une situation qu’il n’a pas lui-même créée. Il est conscient des malversations, mais ses déclarations révèlent une frustration apparente face à la complexité du système qu’il dirige. Plusieurs directeurs centraux, mis en examen par le pôle pénal économique et financier, ont été blanchis sans explication plausible. En dépit des plaintes répétées concernant des détournements de fonds et des abus, aucune action concrète n’a été prise contre ces responsables.
Une rumeur persistante selon laquelle les responsables incriminés jouissent d’une forme de protection qui remonterait jusqu’aux plus hauts échelons du pouvoir. Si jamais une enquête publique venait à être menée sur ces pratiques, un grand nombre de noms bien placés dans les cercles du pouvoir politique et administratif seraient cités. Les conséquences d’un tel procès pourraient être bien plus graves que ce que les autorités sont prêtes à admettre. La justice semble donc être tenue en échec, et beaucoup se demandent si un système de corruption systémique n’est pas en place.
Les révélations à venir risquent de secouer le ministère de la Construction et l’ensemble du gouvernement. L’ampleur de ce réseau de malversations et de protections pourrait bien mener à une remise en question profonde des pratiques administratives et judiciaires dans le pays. Mais pour l’heure, une chose est certaine : l’impunité règne en maître, et les forces de l’ordre, tout comme les médias, devront faire face à un pouvoir bien ancré, prêt à tout pour préserver ses intérêts.
LA REDACTION
EnqueteMédia.info
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