Un nouveau rapport de la BAD révèle le renforcement de la croissance économique de l’Afrique dans un contexte mondial incertain

La Banque africaine de développement présente un nouveau rapport qui met en lumière le renforcement de la croissance économique de l’Afrique dans un contexte mondial incertain
Le continent demeure également confronté à des tensions géopolitiques, à des faiblesses structurelles, à des catastrophes climatiques et à des conflits prolongés dans des régions telles que le Sahel et la Corne de l’Afrique
ABIDJAN, Côte d’Ivoire, 17 février 2025/ —

  • Un taux de croissance supérieur à 5 % est attendu dans près de la moitié des pays du continent en 2025 ; 12 des 20 économies à la croissance la plus rapide au monde seront africaines.

La performance économique des pays africains montre des signes d’amélioration mais reste vulnérable aux chocs mondiaux, selon l’édition 2025 du rapport « Performances et Perspectives macroéconomiques de l’Afrique » (MEO) publié vendredi par la Banque africaine de développement (www.AfDB.org/en).

Le rapport, dévoilé en marge de la 38e session ordinaire de l’Assemblée de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Éthiopie, prévoit une accélération de la croissance du PIB réel continental à 4,1 % en 2025 et 4,4 % en 2026. Ces prévisions se fondent sur les réformes économiques, la baisse de l’inflation et l’amélioration de la situation budgétaire et de la dette des pays.

Malgré cette tendance positive, le rapport souligne que la croissance économique de l’Afrique reste inférieure au seuil de 7 % requis pour une réduction significative de la pauvreté. Le continent demeure également confronté à des tensions géopolitiques, à des faiblesses structurelles, à des catastrophes climatiques et à des conflits prolongés dans des régions telles que le Sahel et la Corne de l’Afrique. La croissance moyenne du PIB réel de l’Afrique est estimée à 3,2 % en 2024, soit un peu plus que les 3 % enregistrés en 2023.

Bien que les pressions inflationnistes persistent, selon le rapport, le taux d’inflation moyen de l’Afrique devrait diminuer de 18,6 % en 2024 à 12,6 % en 2025-2026 grâce à des politiques monétaires plus strictes. Les déficits budgétaires des pays se sont légèrement creusés, passant de 4,4 % du PIB en 2023 à 4,6 % en 2024, mais devraient se réduire à 4,1 % d’ici à 2025-2026. Les niveaux de la dette publique se sont stabilisés mais restent supérieurs aux niveaux enregistrés avant la pandémie, neuf pays africains étant en situation de surendettement et onze présentant un risque élevé de surendettement.

Le rapport « Performances et Perspectives macroéconomiques de l’Afrique » (MEO), publié par la Banque africaine de développement aux premier et quatrième trimestres de chaque année, répond à un besoin crucial de données économiques actualisées dans un contexte d’incertitude mondiale. Ce rapport s’adresse aux décideurs politiques, aux partenaires du développement, aux investisseurs internationaux, aux chercheurs et autres parties prenantes.

Le rapport 2025 a identifié 24 pays africains, dont Djibouti, le Niger, le Rwanda, le Sénégal et le Soudan du Sud, qui devraient connaître un taux de croissance de leur PIB supérieur à 5 % en 2025. En outre, l’Afrique reste la deuxième région du monde à connaître la croissance la plus rapide après l’Asie, et 12 des 20 économies à la croissance la plus rapide au monde devraient se trouver sur le continent.

Le ministre éthiopien des Finances, Ahmed Shide, a salué la profondeur d’analyse du rapport. « Il souligne la fragilité de la croissance économique de l’Afrique, qui devrait osciller autour de 4 % à court terme », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de prendre des mesures politiques proactives pour soutenir la croissance et la stabilité.

M. Shide a précisé que l’Éthiopie avait pris des mesures audacieuses pour rétablir la stabilité macroéconomique, renforcer la résilience et accélérer la croissance, le gouvernement donnant la priorité à la libéralisation économique, à l’autonomisation du secteur privé et à la discipline budgétaire.

Renforcer la résilience de l’Afrique

À l’occasion de la présentation du rapport, Nnenna Nwabufo, vice-présidente du Groupe de la Banque africaine de développement chargée du Développement régional, de l’Intégration et de la prestation de services, a mis en avant le potentiel du continent à stimuler l’expansion économique mondiale, mais elle a ajouté que pour y parvenir, il fallait des politiques décisives et bien coordonnées.

« Alors que l’Afrique évolue dans un paysage économique de plus en plus complexe, les décideurs politiques doivent adopter une approche prospective pour renforcer la résilience et stimuler une croissance durable. La résilience économique et les perspectives de croissance de l’Afrique restent fortes, mais des défis persistent », a déclaré Mme Nwabufo, qui représentait le président du Groupe de la Banque, Akinwumi Adesina.

En présentant le rapport, Kevin Urama, économiste en chef du Groupe de la Banque et vice-président chargé de la Gouvernance économique et de la Gestion des connaissances, a souligné la nécessité de renforcer la coordination entre les politiques monétaires et fiscales des pays afin de gérer l’inflation, tout en favorisant l’expansion économique du continent.

M. Urama a exhorté les pays africains à renforcer leurs réserves de change pour protéger leurs économies des chocs extérieurs et des dépréciations monétaires, tout en effectuant une restructuration préventive de leur dette pour éviter les défauts de paiement et renforcer la stabilité financière.

Les stratégies à moyen et long terme devraient inclure une hausse des investissements dans des infrastructures intégrées afin de stimuler la transformation et la diversification de l’économie, et les gouvernements doivent s’efforcer d’améliorer l’environnement des affaires par des réformes réglementaires et des stratégies à long terme pour attirer les investissements privés, a appelé M. Urama.

Le rapport « 2025 présente des recommandations politiques clés, notamment la mise en œuvre d’une restructuration préventive de la dette pour renforcer la stabilité financière, l’investissement dans des infrastructures intégrées pour soutenir la diversification économique et l’amélioration de l’environnement des entreprises grâce à des réformes réglementaires et à des stratégies d’investissement.

Le rapport « Performances et Perspectives macroéconomiques de l’Afrique » en 2025 présente des recommandations politiques majeures, notamment la mise en œuvre d’une restructuration préventive de la dette pour renforcer la stabilité financière, les investissements dans des infrastructures intégrées pour soutenir la diversification économique et l’amélioration de l’environnement des affaires grâce à des réformes réglementaires et à des stratégies d’investissement.

La voie à suivre

Les discussions entre experts, qui ont suivi le lancement du rapport, ont souligné l’importance de la mise en œuvre intégrale des initiatives de développement du continent, dont l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Elles ont également porté sur l’accélération de nouvelles initiatives telles que l’Agence africaine de notation de crédit et le Mécanisme africain de stabilité financière.

L’African Risk Capacity (ARC) Group, représenté par son président Mothae Maruping, a participé à une table ronde modérée par Victor Oladokun, conseiller principal pour la communication et l’engagement des parties prenantes auprès du président du Groupe de la Banque africaine de développement. Le ministre des Finances de la Gambie, Seedy Keita, a salué, pour sa part, le soutien de la Banque africaine de développement à la mise en œuvre des réformes fiscales et à la mobilisation des recettes intérieures de son pays.

Le commissaire au Commerce et à l’Industrie de l’Union africaine, Albert Muchanga, a appelé le secteur privé à faire davantage pour soutenir la Zone de libre-échange continentale africaine, notamment en augmentant ses investissements dans la logistique et l’industrie manufacturière. « J’attends des entreprises africaines qu’elles créent des centres logistiques et des entrepôts dans toute l’Afrique. J’attends également du secteur privé africain qu’il commence à planifier le développement d’une ligne maritime africaine (…) Nous sommes assis sur un potentiel ; le milieu des affaires ne répond pas », a déclaré M. Muchanga.

Cliquez sur ce lien (https://apo-opa.co/3CYp6fd) pour consulter le rapport de la Banque africaine de développement.

Distribué par APO Group pour African Development Bank Group (AfDB).

Contact médias :
Tolu Ogunlesi
Département de la communication et des relations extérieures
Banque africaine de développement
media@afdb.org

SOURCE
African Development Bank Group (AfDB)

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