La présidentielle ivoirienne d’octobre, c’est dans quelque huit mois. Les états-majors politiques affinent pour l’heure leurs stratégies. Au Ppa-Ci de Laurent Gbagbo l’occupation du terrain à travers meetings et visites de proximité s’accentue.
Le parti mobilise sa base avec en toile de fond, l’équation complexe de la candidature de Laurent Gbagbo jusqu’à ce jour hypothéquée par sa radiation de la liste électorale sans plan B. « Il faut Gbagbo sur la liste électorale, un point, un trait », tempêtent les militants du Ppa-Ci, aidés en cela par des voix qui comptent sur l’échiquier politique et dans la société civile, qui souhaitent des élections véritablement inclusives et apaisées. Laurent Gbagbo lui-même fait de sa candidature un impératif. Et au meeting de Marcory, il a enjoint les principaux dirigeants de son parti à se mettre au travail pour que cette candidature soit effective.
C’est ici que les points de vue achoppent.
Le Président de la République ne semble pas du tout partager cette insistance de l’ancien président. Il en serait même agacé. Selon la chaîne de télévision panafricaine émettant depuis la France Global Télésud qui cite Jeune Afrique, le chef de l’état ivoirien aurait envoyé des émissaires chez Laurent Gbagbo pour le convaincre de ne pas vicier l’atmosphère préélectorale. Alassane Ouattara lui demanderait clairement de calmer le jeu parce que s’il advenaient des troubles du fait de sa revendication principale, il n’hésiterait pas à appliquer la loi dans toute sa rigueur. Tout chose qui met en évidence une éventuelle répression suivie d’une arrestation du leader de l’opposition du Ppa-Ci pour répondre de ses actes.
Intimidation et distraction, rétorquent certains cadres du parti gbagboïste qui estiment que l’exclusion de leur champion relève, non pas du droit mais de manœuvres politiques pour éliminer un redoutable adversaire. Pascal Logbo, le représentant du Ppa-Ci France qui était d’ailleurs sur le plateau de Telesud l’a souligné d’un trait rouge en rejetant toute tentative d’intimidation. Pour lui, la condamnation de Gbagbo n’existe même pas et qu’il demeure éligible dans la situation actuelle.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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