Insertion professionnelle / Le Fimec 2025 recommande une d’orientation accrue des élèves dans les filières professionnelles – L’Etat invité à octroyer des prêts (Livre blanc)

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Connectionivoirienne.net publie le livre blanc édité à l’issue du récent forum organisé par l’Agefop. Plusieurs recommandations y ont été faites aux autorités en charge de la politique d’éducation et aux apprenants eux-mêmes. Ci-dessous le contenu complet de ce livre

LIVRE BLANC DU FORUM INTERNATIONAL DES MÉTIERS ET DES COMPÉTENCES (FIMEC) 2025
INTRODUCTION


Face aux défis croissants de l’employabilité des jeunes dans un monde en mutation rapide, marqué par des avancées technologiques, des bouleversements climatiques et des transformations socio-économiques, le FIMEC 2025 a réuni des experts, décideurs politiques, représentants du secteur privé, de la société civile, et des jeunes pour réfléchir sur la réinvention de la formation professionnelle en Côte d’Ivoire.
Ce Livre Blanc synthétise le rôle du capital humain y compris la formation professionnelle dans le développement des nations, les contraintes au système de la formation professionnelle, avant de relever les recommandations issues des panels, master classes et discussions tenues les 10 et 11 février 2025 au Sofitel Abidjan l’Hôtel Ivoire, afin de guider les différents acteurs vers des actions concrètes.

  1. IMPORTANCE DU CAPITAL HUMAIN POUR LE DEVELOPPEMENT
    Le capital humain, défini comme l’ensemble des compétences, connaissances, aptitudes et expériences acquises par les individus, est un moteur essentiel du développement économique et social. Selon Theodore Schultz (1961), pionnier de la théorie du capital humain, l’investissement dans l’éducation et la formation améliore la productivité des individus, contribuant ainsi à la croissance économique durable. Ce concept est renforcé par Gary Becker (1964), lauréat du prix Nobel d’économie, qui affirme que le capital humain est aussi crucial que le capital physique pour la performance des économies modernes.
    En Afrique, des pays comme le Rwanda et l’Éthiopie, qui ont massivement investi dans la formation professionnelle, ont observé des progrès significatifs en matière de réduction du chômage des jeunes et d’amélioration de la productivité. Ainsi, le capital humain, enrichi par des compétences techniques et professionnelles solides, est un facteur clé pour bâtir des sociétés inclusives, résilientes et compétitives à l’échelle mondiale.
  2. CONTRAINTES ET OPPORTUNITES AU SYSTÈME DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE
    La formation professionnelle en Côte d’Ivoire s’appuie sur des structures clés comme l’AGEFOP (ingénierie de formation), le FDFP (financement via des taxes), l’IPNETP (formation des formateurs), le CIDFOR (promotion de la formation professionnelle) et le CPNTIC (développement des TIC). Ce secteur dispose d’environ 60 établissements publics et plus de 600 structures privées, couvrant des diplômes du BEP au BTS.
    Cet écosystème de formation est cependant concentrée à Abidjan (50 %), avec des effectifs d’apprenants encore faibles (6 % des élèves). On note un déséquilibre sectoriel au profit du tertiaire et une faible représentation des filles dans les secteurs agricole (8,6 %) et industriel (18,3 %). Le manque de sensibilisation sur les débouchés et l’absence de stratégies de valorisation des métiers freinent l’attractivité de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.
    Des opportunités existent :
    Les partenariats avec le secteur privé favorisent l’adéquation formation-emploi. La diversité des niveaux de qualification (CAP au BTS) permet une flexibilité, et la formation professionnelle soutient l’employabilité durable grâce à des compétences adaptées aux évolutions du marché.
    On note que le manque de financements durables, l’insuffisance de politiques de révision des curricula et l’absence de stratégies d’insertion des jeunes diplômés freinent l’efficacité du système de formation professionnelle.
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RECOMMANDATIONS

    3.1. AUX DÉCIDEURS POLITIQUES

    1. Réforme du système de formation professionnelle :
    • Accroître le taux d’orientation vers l’enseignement technique et professionnel à 15 % d’ici 2030.
    • Réviser les curricula pour intégrer des modules d’entrepreneuriat, de compétences numériques et de soft skills.
    • Promouvoir des programmes d’apprentissage en alternance et renforcer les partenariats public-privé.
      Développer des offres de formation professionnelle dans les différentes régions de la Côte d’Ivoire, en prenant en compte les potentialités socio-économiques.
    1. Financement durable de la formation :
    • Diversifier les sources de financement par des mécanismes de cofinancement public-privé.
    • Instaurer des incitations fiscales pour encourager l’investissement des entreprises dans la formation.
    • Créer des crédits étudiants garantis par l’État pour élargir l’accès à la formation.

    • 3.2. AUX ENTREPRISES ET PARTENAIRES PRIVÉS
    1. Implication dans la définition des curricula :
    • Participer activement à la co-construction des programmes de formation, à la gouvernance et à la gestion des centres, pour garantir leur adéquation avec les besoins du marché.
    • Offrir des opportunités de stages, de mentorat, et d’apprentissage en entreprise.
    1. Investissement dans la formation continue :
    • Soutenir des formations certifiantes dans les domaines stratégiques tels que le numérique, l’agro-industrie, et l’énergie.
    • Vulgariser les programmes internes de développement des compétences.

    3.3. AUX INSTITUTIONS DE FORMATION

    1. Modernisation des infrastructures et des équipements :
    • Intégrer des technologies de pointe et des outils numériques dans les méthodes d’enseignement.
    • Créer des pôles d’excellence en industrie 4.0.
    1. Renforcement des capacités des enseignants :
    • Former les formateurs aux nouvelles technologies et aux méthodes pédagogiques innovantes.
    • Développer des compétences en gestion de projets, en leadership, et en soft skills.
      3.5. RECOMMANDATIONS AUX ORGANISATIONS INTERNATIONALES ET PARTENAIRES AU DÉVELOPPEMENT
    1. Soutien financier et technique :
    • Appuyer les initiatives de digitalisation de la formation.
    • Financer des programmes pour l’insertion professionnelle des jeunes dans les collectivités.
    1. Partage des bonnes pratiques :
    • Encourager les échanges régionaux et internationaux sur les modèles de formation innovants.
    • Faciliter l’accès à des ressources éducatives ouvertes et à des plateformes d’apprentissage en ligne.

    3.6. AUX JEUNES

    1. Proactivité dans la formation :
      Adopter une attitude proactive en recherchant des opportunités de formation continue et de développement des compétences.
      S’engager dans des programmes de formation technique et professionnelle, en particulier dans des secteurs à forte croissance comme le numérique, l’agro-industrie, et l’énergie.
    2. Développement des compétences clés :
      Développer des compétences en entrepreneuriat, en leadership, ainsi que des soft skills essentiels à l’adaptabilité professionnelle.
      Maîtriser les outils numériques et technologiques pour rester compétitifs sur le marché du travail mondial.

    IV. La place de l’AGEFOP dans la prise en compte des recommandations

    Fidèle à sa mission, l’AGEFOP œuvre à identifier les besoins en compétences des entreprises et des populations, à concevoir des formations adaptées et à accompagner les bénéficiaires vers une insertion professionnelle durable. C’est dans cette dynamique qu’elle a lancé le Programme National Passeport-Compétences, un dispositif innovant qui renforce son engagement en faveur d’une formation qualifiante et de proximité, notamment dans les collectivités territoriales.

    Dans l’écosystème de la formation, l’AGEFOP se présente ainsi comme un partenaire stratégique clé des autres structures du METFPA, du secteur privé, des Partenaires techniques et financiers et de la société civile, des jeunes et

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