Filière Café Cacao / Remonté contre une  »gestion calamiteuse » – Le Cnma-ci de Bilé Bilé assigne le Dg du Conseil café cacao en justice

blank

Après Koné Moussa du Synapci le mois dernier, ce mardi 11 février 2025, c’est autour de la Coordination nationale du monde agricole de Côte d’Ivoire (Cnma-Ci) de Bilé Bilé de dénoncer avec véhémence la légèreté et la gabegie financière avec lesquelles le Conseil café cacao (CCC) est géré. Les mots sont du président Bilé Bilé qui a rencontré la presse à la Mpa au Plateau, las de lancer des alertes.

Décidément, avec tant de bruits, on pourrait aisément affirmer que rien ne va dans cette filière qui alimente à forte proportion le Pib de la Côte d’Ivoire. Selon M. Bilé Bilé qui a parlé avec son coeur et sans retenue, depuis ces trois dernières années la filière ne s’est jamais aussi mal portée à cause des approximations dans la gestion du directeur général Yves Koné qu’il a nommément désigné comme le plus mauvais gestionnaire depuis l’ère de la Caistab jusqu’à ce jour.

Bilé Bilé reproche au Dg Yves Koné la dissimulation des fonds en d’autres mots des détournements de l’argent qui devait servir – à la sacherie brousse (sacs de jute) – à l’indemnisation des paysans des suites de la Covid 19 – à la gestion du Fimr (Fonds d’investissement en milieu rural), un fonds destiné à construire des routes villageoises, des écoles dans les zones de production, des ponts pour faciliter le transport de la production … ainsi que la mise en place de l’interprofession. Sur ces sujets qui portent sur des milliards de Fcfa (17 milliards par exemple pour la Covid) M. Bilé Bilé attend depuis des lustres, selon lui, des explications ou des clarifications du Dg du Ccc qui n’arrivent pas. « Ceux qui gèrent la filière doivent avoir un peu de respect pour les producteurs », fulmine-t-il avant l’entame de ses propos liminaires avant de lâcher : « l’heure est venue pour que les producteurs se lèvent. Yves Koné est celui qui a fait la gestion la plus cahotique depuis l’ère de la Caistab ».

L’homme qui dit s’être libéré de toute connivence politique après avoir été du Pdci et récemment du Rhdp au pouvoir n’a apas porté de gants pour accabler le patron de la filière qui selon ses déclarations a placé les fonds Covid au niveau de la Banque du Trésor avant d’établir lui-même la liste des coopératives devant bénéficier du financement. Il accuse également Yves Koné d’avoir placé son frère à la tête d’une structure en charge de la distribution des produits phytosanitaires la Fopcc qui devrait couvrir 50 mille hectares de champs de cacao mais qui arrive à peine à servir la moitié des producteurs.  »Les ressources du monde agricole continuent d’être pillées par des gens qui n’ont aucun pied de cacao », tonne le conférencier

Bilé Bilé et ses amis de la Cnma-Ci jugent ces affaires ci graves qu’ils somment le Dg Yves Koné à venir s’expliquer devant les tribunaux. l’affaire sera enrôlée selon lui, le 13 février prochain. Il a engagé pour ce faire trois cabinets d’avocats qui vont défendre ces dossiers. Représentés par Me Adou Amoakon, Me Akré Evariste et Me Alexandre Kouadio, ces cabinets ont assisté à sa conférence de presse dont nous publions les propos liminaires.

SD à Abidjan

CONFERENCE DE PRESSE

PROPOS LIMINAIRE DE MONSIEUR BILE BILE SUR LA GESTION DES FONDS COVID, LA SACHERIE BROUSSE, DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES, DU FIMR

Mesdames et messieurs les journalistes, bonjour.

Avant de vous donner les raisons pour lesquelles j’ai demandé à vous rencontrer ce jour, permettez-moi, à l’occasion de cette nouvelle année, de vous souhaiter mes vœux de bonne santé et de bonheur dans toutes vos entreprises. Que notre Dieu de l’impossible vous accorde sa paix et vous donne tout ce dont vos cœurs désirent.

Cela dit, je voudrais vous dire toute l’admiration que j’ai pour vous, hommes de médias. Car vous êtes la voix des sans voix. Quand tous les recours, pour les sans voix n’ont pas abouti pour être entendu par le décideur, la seule qui s’offre à eux, eh bien, c’est celle de vos plumes.

Merci donc d’être venus pour porter notre détresse là où il faut.

Mesdames et messieurs, chers amis journalistes,

Je suis Bilé Bilé, producteur de Café-Cacao, producteur d’hévéa, d’anacarde et président de la Coordination Nationale du Monde Agricole de Côte d’Ivoire (CNMA-C). Assisté de mes conseils, constitué du trio d’avocat que sont Me Alexandre Kouadio, Me Akré Tchakré Evariste et Me Adou Amoakon, j’ai demandé à échanger avec vous aujourd’hui sur l’état de santé de notre secteur.  

En effet, le binôme café-cacao se porte mal. Je dirais même très mal. Ce pilier de notre économie peine à retrouver ses marques depuis les exigences des institutions du Bretton Woods invitant nos autorités à dissoudre sa Caisse de Stabilisation (Caistab) qui a permis de stabiliser le secteur pendant de très longues années (1960 – 1999, date de sa dissolution).

De 2000 à ce jour plusieurs réformes se sont succédées et la formule pour venir à bout du mal qui ronge notre filière est loin d’être trouvée. Elle fait l’objet de pillage sans retenu de ses ressources par ses dirigeants désignés par nos gouvernants.

Mesdames et messieurs les journalistes, permettez-moi de faire l’économie des gestions exécrables que nous avions en son temps dénoncé et qui ont conduit certains gestionnaires en prison, pour ne parler que de préoccupations pressantes de l’heure. A une autre occasion, nous nous consacrerons exclusivement à la gestion de notre faitière qui est tombée dans la main de prédateurs de tout acabit, de personnes qui ont trahi la confiance du chef de l’Etat qui, lui, avait pensé que ces personnes avaient la capacité de donner au secteur une santé pouvant permettre un mieux-être aux producteurs.       

Nous allons donc parler des Fonds COVID, FIMR, gérés par le CCC


En effet, À côté du Droit Unique de Sortie (DUS), les producteurs ont, eux aussi le Fonds d’Investissement en Milieu Rural (FIMR) qui est une sorte de parafiscalité prélevée sur le Kg du binôme café-cacao afin de financer la sacherie brousse, les phytosanitaires, l’entretien et les constructions de routes villageoises, les constructions de pompes villageoises, des centres de santé et biens d’autres actions sociales comme les dons de véhicules aux forces de l’ordre pour assurer la sécurité des populations rurales et de leurs biens.
Mais depuis ces 5 dernières années, surtout depuis l’avènement du DG monsieur Koné Yves, cet argent recueilli chaque année ne sert plus ce pour lequel, il est ponctionné sur nos productions. Pire, le DG, va jusqu’à pomper même des dons de partenaires financiers.

Gestion du fonds Covid, mise en place de l’Interprofession et gestion du FIMR

GESTION DU FONDS COVID
En effet, comme tous les secteurs d’activité impactés par la survenue du Covid-19, les producteurs ont également ressenti l’impact de cette pandémie du siècle. Après que les quatorze leaders de la filière que nous sommes et à l’initiative de la CNMA-CI dont je préside la destinée, ont saisi le chef de l’État, la quote-part de 13 Milliards de FCFA initialement prévue a été portée, sur instruction du président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, à 17 Milliards de FCFA. Ce qui devrait, un tant soit peu, de soulager les producteurs de café-cacao. Je précise que cette quote-part est uniquement destinée aux producteurs du binôme café-cacao comme recommandé par le chef de l’État lui-même.
Mais contre toute attente, cette somme qui devrait être gérée par un comité de gestion composé des 14 leaders de la filière mis en place par le conseil café-cacao lui-même, le DG s’en est, d’autorité, accaparé et a décidé, lui seul, de désigner qui y a droit. Il a affecté les 17 Milliards FCFA à la Banque du trésor. Des personnes et des coopératives dont lui seul sait l’existence ont été orientées vers le trésor avec ses ordres de paiement pour être payées au détriment des vrais bénéficiaires. Je souligne ici que des structures coopératives attendent jusque-là leur dû. Elles ont saisi le DG en lui demandant de mettre à leur disposition la liste et la clé de répartition afin de leur permettre d’apprécier cette gestion. La direction de monsieur Yves Koné oppose jusque-là une fin de non-recevoir.

DE LA MISE EN PLACE DE L’INTERPROFESSION
Selon les textes, un arrêté conjoint du ministre de l’agriculture et celui des ressources halieutiques devrait faciliter l’opération de recensement des acteurs. Là encore le DG du CCC décide unilatéralement, pour des raisons qui lui sont propres, de mettre la charrue avant les bœufs. Il a affirmé, au cours d’une rencontre qu’il a initiée avec les producteurs à Ivotel au plateau qu’il a engagé un cabinet appelé Jadex pour sillonner le pays pour la mise en place de l’Interprofession. Cette opération aurait coûté au Conseil Café-Cacao, selon le DG, la somme de 4 milliards de FCFA. Alors que les producteurs ont des représentations à travers les différentes structures sur l’ensemble du territoire national et que la chambre nationale d’agriculture a également des représentants dans les différentes régions, le DG a jugé plus judicieux de financer une opération illégale qui n’a rien donné comme résultat probant à hauteur de 4 milliards de FCFA. Quelle audace ! Pour les producteurs, seul monsieur Yves Koné sait ce qu’il a fait de ces 4 milliards de FCFA des producteurs. Il doit s’attendre à restituer ces milliards comme celui du Covid. Nos avocats qui sont là vous donneront quelques informations sur cette instruction.

DU FONDS FIMR
Le Fonds d’Investissement en Milieu Rural (FIMR) prélevé sur le Kg (5 fcfa/kg pour ce qui concerne la sacherie) du café-cacao en fonction du tonnage annuel de la campagne en cours, prend en compte la sacherie brousse, les phytosanitaires pour l’entretien des vergers.
Si nous partons sur la base seulement des trois dernières années où la production annuelle de la Côte d’Ivoire a atteint plus de 2,2 millions de tonnes, en raison de 5 FCFA prélevé au kg, cela fait la bagatelle somme de 11 milliards de FCFA à la fin de chaque campagne pour ce qui concerne uniquement la sacherie. Le montant minimum donc cumulé pendant ces trois dernières années, nous donne de savoir que la sacherie a un fonds de caisse de 25 milliards de FCFA, si l’on estime qu’il y a eu sortie de caisse de 12 milliards cumulé (3 ans) pour financer les achats (sacs) sur les trois années.
Quant au montant prélevé au Kg, en ce qui concerne le FIMR, on n’a aucune idée jusque-là, mais il doit être plus important, c’est-à-dire, plusieurs dizaines de milliards FCFA puisqu’il prend en compte plusieurs chapitre dans sa mission. A quoi tous ces fonds ont-ils servi ?
Nous avons saisi la primature, la présidence de la République avec ampliation aux bailleurs de fonds, notamment l’Union Européenne et la Banque mondiale pour qu’elles aient un grand regard sur ce qui est fait du fonds des producteurs.

Nous avons aussi porté plainte au tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau contre le Conseil Café-Cacao pour malversation. Et c’est pour le 13 Février 2025. Nous allons également saisir la cour des comptes pour un audit de la gestion du DG Koné Yves. Dans cette affaire nous irons jusqu’au bout en explorant toutes les voies légales avec nos conseils pour que justice soit rendue aux producteurs qui sont toujours victimes de personnes insouciantes du bien-être de cette corporation et qui n’hésitent pas un seul instant à voler l’argent des producteurs. 
Qu’avons-nous fait au bon DIEU pour que notre secteur subisse autant de soubresauts de prédateurs et de vautours à l’affût attendant la moindre occasion pour faire main basse sur nos biens ?

Mesdames et messieurs les journalistes, comme vous le constatez, les ressources du monde agricole continue d’être pillées par des gens qui n’ont aucun pied de cacao ni de café et donc ne connaissent pas la filière. Le moment est alors venu pour qu’il soit mis fin à leur gabegie. Et nos conseils nous y aideront pour qu’ils restituent ce qu’ils ont volé aux producteurs.

Merci pour l’attention que vous avez bien voulu m’accorder. Je suis donc ouvert aux échanges s’il y a des points que vous n’avez pas bien saisis lors de notre intervention.     

Propos liminaire de Bilé Bilé, Président de la CNMA-CI

Abidjan le 11 Février 2025

Commentaires Facebook

Laisser un commentaire