Le Mutisme du Ministre Kobenan Adjoumani: Un Scandale Politique Inacceptable

La Côte d’Ivoire est secouée par une affaire qui ne peut être reléguée au simple rang des faits divers : l’accusation portée par l’ancien communicant du RHDP, Koukougnon Christ Yvon, alias Johnny Patcheko, contre le ministre d’État, ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, Kobenan Kouassi Adjoumani. Selon Patcheko, le ministre aurait offert une luxueuse Range Rover d’une valeur de 150 000 euros à l’animatrice de télévision Khadi Touré, qui serait sa maîtresse. Une révélation explosive qui met en lumière les dérives financières et éthiques d’une classe politique déconnectée des réalités sociales du peuple ivoirien.

Un Silence Assourdissant du Ministre

Ce qui choque le plus dans cette affaire, ce n’est pas seulement l’accusation elle-même, mais surtout le silence du ministre Adjoumani, Porte-parole principal du RHDP. Alors que de telles allégations nécessiteraient une explication immédiate, ce dernier n’a opposé qu’un mutisme total. Est-ce un aveu de culpabilité ? En démocratie, un ministre accusé d’un scandale de corruption ou d’abus de biens publics se doit de s’expliquer devant les citoyens qui le rémunèrent. Or, en Côte d’Ivoire, cette obligation morale semble être ignorée.

En Europe, et plus particulièrement en Angleterre, un ministre accusé d’un tel détournement de fonds aurait été immédiatement confronté aux médias et sommé de s’expliquer. Des enquêtes journalistiques auraient été menées pour retracer le parcours financier de ce véhicule. Dans de nombreux pays, une telle affaire aurait pu aboutir à une démission forcée. Mais en Côte d’Ivoire, l’impunité des élites politiques semble être devenue la norme.

Un Gaspillage Inacceptable des Ressources Publiques

La somme évoquée, 100 millions de francs CFA, est colossale dans un pays où des milliers d’Ivoiriens vivent dans la précarité. Pour mieux mesurer l’indécence d’un tel cadeau, il suffit de rappeler ce que cette somme pourrait accomplir  :

  • Construire des écoles primaires de 6 classes pour offrir un cadre d’apprentissage digne aux enfants ivoiriens.
  • Ériger des centres de santé rurale pour améliorer l’accès aux soins des populations défavorisées.
  • Réaliser des châteaux d’eau, permettant à plusieurs villages d’accéder à l’eau potable.

Si ces accusations sont fondées, elles témoignent d’un mépris total pour les besoins urgents du peuple ivoirien. Pendant que les citoyens luttent pour survivre, un ministre se permettrait d’utiliser des fonds douteux pour entretenir une maîtresse. Une telle dérive ne doit pas rester impunie. 

Une Tentative de Diversion : La Défense Bancale de Khadi Touré

Certains tentent de minimiser cette affaire en mettant en avant la fortune personnelle supposée de Khadi Touré. En tant qu’animatrice, productrice et égérie de nombreuses marques, elle aurait, selon certains observateurs, les moyens de s’offrir une voiture de luxe sans l’aide d’un ministre. Or, cette défense ne doit pas occulter la question centrale :

Pourquoi le ministre Adjoumani ne s’explique-t-il pas clairement ? Pourquoi ne pas démentir les accusations avec des preuves tangibles ? 

Il ne suffit pas de détourner le débat sur la réussite professionnelle de la jeune femme. Ce qui est en cause ici, c’est l’usage possible de fonds publics à des fins privées. En démocratie, tout ministre doit rendre des comptes lorsqu’il est mis en cause dans une affaire de cette ampleur.

Une Responsabilité Politique Collective

Cette affaire dépasse le cadre d’une simple accusation individuelle. Elle met en lumière un problème structurel en Côte d’Ivoire : l’impunité des dirigeants et leur déconnexion avec les préoccupations des citoyens ; dans un pays où il existe un ministère de la Promotion de la bonne gouvernance, du Renforcement des capacités et de la Lutte contre la corruption. Alors que le pays se prépare à l’élection présidentielle d’octobre 2025, cette affaire doit interpeller les électeurs.

Les Ivoiriens doivent sanctionner ces abus de pouvoir dans les urnes. À l’étranger, une telle affaire aurait de lourdes conséquences électorales pour le parti du ministre concerné. En Côte d’Ivoire, il est temps que les citoyens exigent des comptes à leurs dirigeants.

Conclusion : Une Exigence de Vérité et de Justice

Le silence du ministre Adjoumani est un affront à la transparence et à la démocratie. Il ne peut se contenter d’ignorer les accusations, alors que des millions d’Ivoiriens attendent des réponses. Cette affaire illustre une réalité amère : tant que les citoyens ne réclameront pas justice avec force, les élites continueront d’abuser des ressources publiques sans jamais être inquiétées. 

Les électeurs ont le pouvoir de changer les choses. Il est temps d’exiger des comptes et de mettre fin à l’impunité des dirigeants qui se servent plutôt que de servir.

Simplice ONGUI
Directeur de Publication
Afriqu’Essor Magazine
osimgil@yahoo.co.uk

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