Goma: Le Verrou Vacillant du Régime de Tshisekedi

Goma, ville stratégique du Nord-Kivu, était censée être un bastion inébranlable sous le régime du président Félix Tshisekedi. En 2019, lors de son premier mandat, Tshisekedi avait déclaré son intention de s’installer à Goma pour superviser les efforts de pacification dans une région en proie à des décennies de violence (source : Le Monde). Cependant, la réalité sur le terrain semble aujourd’hui défier ces promesses.

L’histoire semble se répéter. À la fin des années 90, le maréchal Mobutu avait lui aussi promis de défendre la ville de Kisangani contre les rebelles de Laurent-Désiré Kabila, soutenus par le Rwanda (source : History of the Democratic Republic of the Congo par John F. Clark). Malgré l’appui de l’aviation et de mercenaires, la ville était tombée, précipitant la chute du régime Mobutu. Cette leçon semble ignorée par Félix Tshisekedi, alors que Goma est sous pression croissante.

Les tensions à Goma ont récemment été exacerbées par la montée en puissance du groupe rebelle M23, qui a repris des activités militaires dans la région (source : BBC News). Les forces armées congolaises, confrontées à des ressources limitées, peinent à maintenir le contrôle, ce qui a conduit à des accusations de mauvaise gestion de l’État par le gouvernement Tshisekedi. Des analystes, tels que Jason Stearns du Groupe d’étude sur le Congo, soulignent que “la corruption et le manque de réformes institutionnelles affaiblissent les capacités opérationnelles des forces armées congolaises” (source : International Crisis Group).

La réélection de Tshisekedi en décembre 2023 a été marquée par des allégations de fraude et a suscité des critiques. La communauté internationale, bien que distraite, a exprimé des préoccupations. L’Union européenne, par exemple, a appelé à des réformes démocratiques et à un renforcement des institutions pour stabiliser le pays (source : Reuters). Les Nations Unies, par l’intermédiaire de la MONUSCO, continuent de surveiller la situation, bien que leur rôle soit limité par les contraintes de ressources et de mandat.

Pour de nombreux observateurs, la situation à Goma est un test crucial pour le régime Tshisekedi. Jean-Marie Guehenno, ancien secrétaire général adjoint des Nations Unies, a déclaré que “la stabilité de la RDC dépend non seulement de la capacité à contenir les rébellions, mais aussi de l’engagement du gouvernement à instaurer une gouvernance transparente et responsable” (source : Council on Foreign Relations).

La situation à Goma symbolise les défis plus larges auxquels la RDC est confrontée. Pour Tshisekedi, l’urgence est de réévaluer ses stratégies et de reconquérir la confiance perdue, tant sur le plan militaire que politique. À défaut, Goma pourrait devenir le Kisangani de son mandat, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour l’avenir du pays.

Simplice ONGUI
Directeur de Publication
Afriqu’Essor Magazine
osimgil@yahoo.co.uk

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