Du programme filets sociaux productifs, on connaît tous les transferts monétaires aux ménages. Mais avant ces allocations, le succès de ce projet repose sur la formation dispensée aux bénéficiaires pour leur donner les compétences de vie qui facilitent leur inclusion sociale.
12 000 FCFA par mois, 36000 FCFA par trimestre soit un montant annuel de 144 000 FCFA sur une période de trois ans. Avec ces montants qui peuvent sembler insignifiants, le programme filets sociaux productifs a permis de sortir de nombreux ménages de l’extrême pauvreté.
Nous avons rencontré Vassinzé Diomandé au quartier Wrod dans la commune de Dabou. Sa famille vivait dans la précarité. Aujourd’hui, cet homme est un éleveur de poulets qui nourrit de grandes ambitions. « Avec l’argent que nous avons reçu, j’ai construit un hangar et acheté quelques matériels », indique le chef de famille. Il a ensuite acheté 100 poussins qu’il a élevés pendant deux mois avant de les revendre. Aujourd’hui, l’élevage compte 500 poulets. Cet homme qui a repris confiance en lui, a entrepris la construction d’une nouvelle maison pour remplacer la bicoque qui lui sert de logement.
Catherine Okou s’est investie dans l’élevage de cabris. « Avant, je vivais une situation difficile. Je n’avais pas d’argent », explique cette femme d’un certain âge qui fait partie des bénéficiaires du village d’Agbaille (Dabou). Son activité lui a redonné une autonomie financière. « Avec l’argent que j’ai reçu, j’ai acheté des cabris. Je vends un cabri à 50 000 FCFA, j’utilise une partie de l’argent pour faire face à mes dépenses et l’autre partie pour acheter d’autres cabris », poursuit-elle.
Amy Tioté fait également partie des bénéficiaires du projet dans ce village. Elle a commencé par la fabrication de l’attiéké. Avec l’argent qu’elle gagne dans la vente de l’attiéké, la jeune femme a diversifié ses activités. Elle a ouvert une échoppe où elle vend diverses marchandises. « Ma situation sociale est meilleure. Je m’occupe de ma famille, je paie les factures d’eau et d’électricité », assure -t-elle.
Le village d’Agbaille, situé à une vingtaine de kilomètres de Dabou vit au rythme du dynamisme des femmes. La plupart des femmes ont une activité génératrice de revenus. Elles ont créé une association et ensemble ont ouvert un dépôt de gaz et acheté un tricycle pour le ravitaillement.
Dans toutes les localités bénéficiaires, avant les transferts monétaires, des sessions de formation sont organisées par les agents de la direction régionale du ministère de la Solidarité, de la Cohésion nationale et de la Lutte contre la pauvreté des Grands ponts au profit des bénéficiaires. Cette activité permet de renforcer les compétences de vie des bénéficiaires. L’objectif est de les aider à comprendre les normes sociales, les valeurs, leur influence et renforcer l’estime de soi, la confiance en soi. Les bénéficiaires apprennent également à maîtriser le processus de prise de décision et l’élaboration d’un projet de vie. On leur enseigne les étapes de la prise de décision et on leur montre les différentes étapes d’un projet de vie.
« Les formations dispensées ont permis de renforcer les compétences des bénéficiaires, favorisant ainsi leur indépendance économique et leur inclusion sociale », indique le directeur régional des Grands Ponts, Edgard M’Be.
Ce sont au total de 3 835 ménages des zones, rurales et urbaines de Dabou, Grand-Lahou et Jacqueville qui ont bénéficié du programme entre 2019 et 2024.
Dans la région des Grands-Ponts, 130 Associations villageoises d’Épargne et de Crédit (AVEC) ont été créées.
« En fournissant un accès à des ressources financières et des opportunités économiques, les AVEC contribuent ainsi à autonomiser les communautés et à réduire la vulnérabilité à la pauvreté », soutient la direction régionale des Grands Ponts.
Ici et dans de nombreuses localités du pays, le programme des filets sociaux productifs et les AVEC qui sont installées par les bénéficiaires contribuent à la lutte contre la pauvreté et renforcent les liens de solidarité et la cohésion.
Sur le plan national, ce sont 457 000 ménages qui ont bénéficié du programme à fin novembre 2024. Selon le directeur général de la lutte contre la pauvreté, Souleymane Fadiga, le programme couvre 31 régions, 108 communes et 3671 villages.
CICG
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