Le gouvernement, après la subvention qui a permis de faire baisser le coût de la séance de dialyse, poursuit les investissements pour accroitre le nombre de postes sur l’ensemble du territoire. Des efforts qui redonnent de l’espoir à des milliers de familles.
Vendredi 22 novembre 2024, nous sommes au centre d’hémodialyse du Centre hospitalier régional d’Aboisso. Dans la salle, le néphrologue, Dr Huram Annet s’occupe des malades venus pour leur séance de dialyse. Jean Boti, infirmier fait partie des patients. « L’ouverture de ce centre et la subvention de l’Etat sont un soulagement pour les personnes souffrant d’insuffisance rénale. Sans cette subvention de nombreux malades ne pourraient pas avoir accès à la dialyse. Dans le privé la séance de dialyse coute entre 65000 et 100000 FCFA », explique ce patient.
Dans le réseau public, pour chaque séance, le patient débourse 1750 FCFA. La subvention de l’Etat a permis de faire baisser considérablement le prix de la séance de la dialyse.
Branché à un autre poste de dialyse, Serge Souanga salue cette action du gouvernement et se félicite de la qualité de la prise en charge.
« Les personnes souffrant d’insuffisance rénale sont généralement affaiblies par la maladie. C’est donc très avantageux pour elles de pouvoir bénéficier d’une prise en charge sans être obligées de parcourir de longues distances », souligne Dr Huram Annet.
Le centre d’hémodialyse d’Aboisso prend en charge une soixantaine de patients et fait partie des 16 centres d’hémodialyse que compte désormais le pays (Abidjan, Aboisso, Adzopé, Bouaké, Gagnoa, Korhogo, Man et Yamoussoukro…).
Le centre d’hémodialyse de Korhogo situé dans l’enceinte du Centre hospitalier régional, lui a été ouvert en avril 2017. Il accueille une centaine de patients dont certains en provenance de nombreuses contrées de la région nord.
Un patient qui a requis l’anonymat dit être un des premiers patients de ce centre. Avant son ouverture, c’est à Bouaké qu’il devait se rendre pour ses séances de dialyse. Originaire de M’Bengué, pouvoir être pris en charge à Korhogo est pour lui un réel soulagement.
Au centre d’hémodialyse de Korhogo, le nombre de décès a connu une baisse selon Dr Oumou Diallo, la néphrologue que nous avons rencontrée.
Le gouvernement a réalisé d’importants investissements pour accroitre l’accès aux soins que nécessite cette pathologie.
En 2012, le gouvernement crée le Centre national de prévention et de traitement de l’insuffisance rénale (Cnptir). Démontrant ainsi sa volonté d’améliorer la prise en charge des malades du rein. Depuis, de nouveaux centres d’hémodialyse ont été ouverts pour soulager les malades.
Le pays disposait de 10 postes en 2011. On est passé à 157 en mai 2023. Aujourd’hui, le Cnptir dispose de 217 postes de traitement dans le réseau public.
Selon le ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, il est prévu de doter tous les hôpitaux du pays en équipements de dialyse pour faciliter la prise en charge des malades.
A en croire le directeur général du Cnptir, Prof Clément Kan Ackoundou-N’Guessan, on dénombre 12000 nouveaux cas d’insuffisance rénale chaque année en Côte d’Ivoire dont 1200 en phase terminale. Les causes seraient liées à l’hypertension artérielle, le diabète, les hépatites B et C, les cancers, la drépanocytose, les infections urinaires à répétition, le paludisme grave, l’automédication et les mauvais médicaments traditionnels…
Aussi, les autorités sanitaires, avec le soutien de différentes ONG souhaitent renforcer la prévention et le dépistage précoce. Les campagnes de sensibilisation permettent de donner des conseils aux populations. Il s’agit entre autres d’avoir une bonne hygiène de vie, boire suffisamment d’eau (1,5 litre par jour), éviter le tabac, limiter la consommation d’alcool et de sel… lutter contre l’obésité etc.
Dans l’offre de soins, la transplantation rénale reste une alternative importante dans la prise en charge de la maladie. Le gouvernement envisage également de « démocratiser » la transplantation rénale qui a été réalisée pour la première fois en Côte d’Ivoire en 2012. Avec la subvention de l’Etat, la transplantation rénale pourra se faire dans le public, la rendant ainsi accessible à un plus grand nombre de malades.
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