Dans le cadre de l’obligation de rendre compte de ses actions de gouvernance qu’il s’impose depuis qu’il occupe le stratégique ministère de la Construction, du logement et de l’Urbanisme, Bruno Nabagné Koné s’est livré encore une fois à un exercice de communication, le lundi 20 janvier 2025, à Cocody Angré, sur le »bilan des actions 2024 et les perspectives ». Un moment qui a réuni autour d’un copieux déjeuner, journalistes, membres du cabinet, organisations de la société civile et chefs traditionnels Atchan, la communauté ethnique qui gère la majeure partie des terres abidjanaises.
Pendant plus de deux heures d’horloge il a ébauché les actions menées, les résultats obtenus, les programmes à venir avant de s’ouvrir aux questions de la presse. L’Attestation de droit d’usage coutumier (Adu) principale réforme qui captive les attentions des usagers du secteur immobilier a dominé les débats. Le ministre a affirmé que cette réforme est passée par toutes les épreuves allant de l’adoption par le gouvernement en Conseil des ministres au Sénat en passant par l’Assemblée nationale. Il assure qu’à chaque étape, des yeux, des oreilles et critiques de spécialistes ont amené à faire des amendements et que la loi adoptée ne saurait souffrir d’une quelconque faiblesse. « L’Adu vise uniquement à reconnaître les droits d’usage coutumiers aux bénéficiaires. L’Adu imprimé, sécurisé avec code QR nous permet de savoir si l’acte est original ou pas… Nous ne comprenons pas les contestations. C’est une révolution extrêmement positive. Les personnes qui sont contre pourront aujourd’hui nous donner des arguments pour nous dire quel est le problème sur l’Adu », a défendu Bruno Koné. Sur ses dires, aucune voix discordante n’a pu s’élever pour pester contre sa réforme.
Des chefs traditionnels Atchan venus de différents villages d’Abidjan, ont plutôt adoubé la réforme. « Nous qui sommes là, sommes pour l’Adu », a coupé court un chef traditionnel venu d’Adjamé. Sa préoccupation est ailleurs, plaider auprès du ministre la prise en compte, dans le projet d’adressage des rues d’Abidjan, du nom oublié de Kondroli Gbadja, un grand chef Ebrié qui œuvra pour l’unité du peuple Atchan en 1720.
A propos de ses réformes Bruno Koné a révélé : « Je me crée des ennemis mais si on ne fait pas ça, on ne peut pas mettre de l’ordre dans la ville d’Abidjan ». Il répondait à une question en lien avec l’application de l’Adu en ce qui concerne les plans d’eau lagunaire de plus en plus remblayés à des fins d’occupation. Il a esquivé en déclarant que tous ceux qui ont remblayé la lagune et détiennent des titres de propriété sur ces nouvelles terres, les ont eus avant son arrivée à ce poste. Que cela n’est plus vraiment possible parce que le plan d’eau lagunaire fait l’objet d’une plus grande attention et qu’en plus de ses actions, le ministère des affaires maritimes assure la responsabilité de la surveillance de ces plans d’eau.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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