Café cacao / Se disant « appauvris » par le système actuel, des producteurs réclament 500 milliards de subvention

Malgré l’embellie des prix au plan international et une hausse substantielle du prix bord champ du kilogramme, ce n’est toujours pas la lune de miel chez les cacaoculteurs ivoiriens. A en croire Koné Moussa producteur et président du Synapci (Syndicat national des producteurs de café cacao de Côte d’Ivoire) la filière cacao est confrontée à de nombreux défis et il urge que l’état prenne des mesures. Notamment une subvention de 500 milliards de Fcfa pour soutenir les producteurs. M. Koné était face à la presse jeudi 16 janvier au siège de son organisation syndicale d’Abidjan Plateau.

« Le secteur agricole ivoirien notamment la filière café cacao est confrontée à de nombreux défis à savoir le coût élevé des intrants, l’insuffisance des infrastructures et un faible appui technique aux producteurs. Face à cela nous sollicitons une subvention exceptionnelle de 500 milliards de Fcfa pour renforcer les capacités des organisations professionnelles agricoles », a lancé Koné Moussa sur un air de révolte.

Le conférencier du jour explique que cette subvention demandée est nécessaire pour – fournir des intrants agricoles tels que les engrais, les pesticides, des plants – renforcer les capacités des coopératives en matière de stockage et de transformation locale – créer des fonds de stabilisation pour protéger les producteurs contre les fluctuations des prix mondiaux – former des producteurs sur les bonnes pratiques agricoles et les techniques innovantes.

Koné Moussa a saisi l’occasion de sa conférence pour exprimer, sans fioritures, son amertume sur la gestion d’une filière, importante source de revenus pour l’Etat de Côte d’Ivoire. Il s’est élevé contre un prélèvement sur le kilogramme de cacao lequel alimente un compte au Trésor public sans que les producteurs n’en soient bénéficiaires. Ce compte, selon le conférencier, contient à ce jour au moins 2 mille milliards de Fcfa qui n’ont rien à avoir avec le Dus (Droit inique de sortie).

Koné Moussa pointe également le barème de taxation qui serait selon lui, désavantageux pour les producteurs. « En plus du Droit unique de sortie, les nombreuses taxes imposées par l’Etat diminuent considérablement la marge bénéficiaire des producteurs », a-t-il critiqué appelant l’Etat à plus de transparence et à la révision en profondeur de sa politique cacaoyère pour le bonheur des paysans. Cela passe, a-t-il proposé, par la simplification des taxes et une meilleure utilisation des revenus générés pour soutenir directement les producteurs.

« Les planteurs sont devenus pauvres. Je ne peux pas me taire en regardant notre corporation mourir. Je.ne peux pas accepter cela. Si rien n’est fait, on dépose un préavis de grève. Tout le monde en a marre », a averti le syndicaliste qui attend de pieds fermes la réaction positive des autorités.

SD à Abidjan

sdebailly@yahoo.fr

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