Né le 2 février 1916 à Niénankaha, dans le département de Katiola, Thomas d’Aquin Ouattara s’appelle en réalité Toman Ouattara.
(…) Alassane Ouattara a annoncé lors de son message à la Nation du 31 décembre que le camp de Port-Bouët s’appellera général Thomas d’Aquin Ouattara, du nom officiel du premier chef d’état-major de l’armée ivoirienne. « C’est une fierté nationale et une façon pour nous de nous réapproprier notre histoire, confie un officier qui l’a connu. La Côte d’Ivoire a procédé ces dernières années à la rebaptisation du nom de ses rues et travaille au retour du tam-tam parleur. Nous agissons sans faire de bruit. »
Son prénom signifie dans sa langue maternelle, « je détiens ma force de mon père » et deviendra par déformation Thomas. En 1936, il s’engage volontairement dans l’armée coloniale puis gravit tous les échelons jusqu’à devenir commandant. Lorsque son pays accède à l’indépendance en 1960, il est l’officier le plus gradé. Félix Houphouët-Boigny fait appel à lui pour construire une armée.
« Dans les années 1970, il procède à l’ivoirisation des postes de commandement qui étaient jusque-là occupés par des officiers français. Il convainc le président de nommer Abdoulaye Coulibaly à la tête de l’armée de l’air et Lamine Fadika à la marine », raconte Namidja Touré, auteur de l’ouvrage Le général Ouattara Thomas d’Aquin – L’homme qui avait une si noble idée de l’armée. « Il s’est distingué par son intégrité et son esprit républicain. Pour lui, l’armée devait être à la disposition du chef suprême des armées, c’est-à-dire le président de la République », ajoute le biographe.
Le général avait décliné, en vain, un cadeau d’Houphouët : une Citroën DX. Il ne la conduisait que lorsqu’il avait un rendez-vous avec le président. Thomas d’Aquin Ouattara a également marqué la vie de Katiola, où il s’était retiré après sa retraite en 1975. De 1980 à son décès 11 ans plus tard, il fut maire de la commune.
Jeune-Afrique
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