Enseignement supérieur et Recherche scientifique en Côte-d’Ivoire: Le ministre Diawara, la mascotte d’une mafia ? Révélations du SG de l’ex Unesci depuis sa cellule de prison

La naissance d’un réseau à l’enseignement supérieur privé

Poursuivons avec la causerie révélation de l’étudiant Kouamé N’guessan Jean Vincent en détention. « Le ministre Adama Diawara a juste bondit sur une occasion pour régler ses comptes avec toutes les autres organisations en général, en particulier l’UNESCI qu’il craint pour sa pertinence.

Une enquête parlementaire doit être ouverte sur la nature du système d’enseignement supérieur dans notre Pays et son fonctionnement », déclarait-il dans la première partie de ses révélations.

Dans cette deuxième partie, c’est un système privé de toute lumière conçue dans l’Enseignement supérieur qu’il dévoile relativement à la gestion des établissements privés.

Une véritable manne qui fait briller les yeux autour du ministre Adama Diawara. Suivez l’Acte 2 des révélations avec l’étudiant Kouamé N’guessan Jean Vincent dit NL Pacifik en détention, éclairant sur des pratiques qui confirment l’état malade du système académique et universitaire en Côte d’Ivoire.

Il parle de sa cellule du pôle pénitentiaire d’Abidjan

« Fin mai 2021, certaines organisations de défense des intérêts des étudiants et élèves dont l’UNESCI publient sur leurs différentes pages Facebook un texte accompagné d’une vidéo pour sensibiliser les étudiants et les parents d’étudiants sur le phénomène des diplômes non-homologués. Dans la foulée, des étudiants se sont signalés en contactant l’UNESCI pour, disent-ils, avoir été orientés dans des universités privées par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et d’après leur cursus, ils ne pouvaient pas faire valoir pleinement les diplômes obtenus.

Autrement dit, l’Etat dit ne pas reconnaître ces diplômes à la faveur des concours de la Fonction publique et des équivalences dans les universités publiques. Certains, nouvellement orientés dans ces écoles, ayant reçu l’information et craignant de subir le même sort que leurs devanciers étaient dans l’angoisse. Il s’agissait au moment des faits, des universités : Adama Sanogo et Métropolitaine d’Abidjan-Groupe CEFIAT.

Le Collectif après avoir recueilli des éléments demandés aux étudiants plaignants qui prouveraient qu’ils ont été orientés par le Ministère dans ces établissements, a envoyé d’abord une mission à la Direction de l’Enseignement Supérieur pour vérifier l’information selon laquelle les filières dans lesquelles le Ministère a orienté ces étudiants n’avaient pas fait l’objet d’une homologation.

À la Direction de l’Enseignement Supérieur, le collectif a été choqué d’apprendre que les informations qui nous ont été données par ces étudiants étaient vérifiées. Plus grave, en ce qui concerne l’Université Métropolitaine d’AbidjanGroupe CEFIAT, elle était à sa deuxième année d’ouverture. Ce qui est en violation du décret n°97-675 du 03 décembre 1997 portant conditions de concession du service public de l’enseignement aux établissements privés, au titre III :

Révélations depuis le PPA sur le système académique et universitaire : « Je suis en prison parce que le ministre Diawara a peur…je ne me tairai pas »-l’étudiant Kouamé dit dit NL Pacifik (acte 1) Ledebativoirien.net

Ouverture et Habilitation de Filières de Formation, article 17 : ‘‘ L’habilitation (homologation) d’une filière de formation consacre la pertinence et la qualité de l’enseignement délivré au sein de la filière de formation. Elle peut être accordée après la durée d’un cycle prévu pour cette filière. Elle est délivrée par le ministre de tutelle après inspection pédagogique.

En cas de refus d’habilitation, le fondateur a un délai d’une année pour se conformer aux conditions d’habilitation sous peine de retrait de l’autorisation d’ouverture de la filière. L’habilitation peut être retirée si les conditions d’habilitation ne sont plus réunies. Seules les filières habilitées peuvent recevoir des étudiants dont les frais de scolarité sont à la charge de l’Etat’’.

Ce qui veut dire, tant qu’un établissement n’a pas fait homologuer ses filières, il ne peut pas et ne doit pas recevoir des affectés de l’État. Alors, comment cette orientation de ces nouveaux bacheliers dans ces filières a été possible ? Après la Direction de l’Enseignement Supérieur nous nous sommes rendus dans les établissements concernés pour comprendre par quelle alchimie ils ont pu avoir des affectés de l’Etat pendant qu’ils n’y avaient pas droit.

À l’issue des échanges, les dirigeants des établissements susmentionnés ont reconnu qu’ils n’ont pas habilitation à recevoir des affectés de l’Etat dans les filières de formation en question. Cependant, ils seraient en train de tout mettre en œuvre pour avoir ces différentes habilitations.

Le SG de l’UNESCI introuvable : la répression contre le non-respect de dissolution des syndicats d’étudiants se poursuit ledebativoirien.net

A la question : Comment faire pour régulariser la situation des étudiants ayant déjà fini la formation il y a des années de cela ? Ils sont restés évasifs, en disant qu’ils allaient trouver une solution avec le MESRS qui a orienté ces étudiants dans leurs établissements. Il convient de rappeler que dans l’application des textes en vigueur, il n’est pas possible que le Ministère de reconnaisse ces diplômes car ne s’étant pas assuré des conditions de formation et délivrance desdits diplômes.

Selon le Directeur de l’Enseignement Supérieur, qui nous avait reçus lors de notre passage à la DESUP, il n’était pas possible que le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique vienne reconnaître des diplômes dont il n’a pas donné d’homologation avant la formation. À moins que le Ministère, selon lui, veuille faire perdre le peu de crédibilité qu’il reste à nos diplômes.

Une pieuvre appelée DSI

Nos démarches ont révélé la responsabilité le Directeur des Systèmes de l’Information qui aurait l’autorisation expresse du Ministre pour faire les orientations dans les établissements d’enseignement supérieur privés. Selon la DESUP, le DSI ne prenait pas la peine de demander la liste des établissements ayants fait homologuer leurs diplômes auprès de la DESUP.

Le DSI gérait directement les orientations dans les universités privées et grandes écoles privées avec les fondateurs d’établissements. Selon les chefs d’établissements que nous avons rencontrés, le DSI ne tenait pas compte des homologations, encore moins de la qualité de la formation et des infrastructures dans l’orientation des nouveaux bacheliers.

Selon eux, pour recevoir des nouveaux bacheliers et faire tourner son entreprise, il fallait acheter la matière première que sont les nouveaux bacheliers. Dans ces conditions, la priorité pour eux n’était plus les habilitations mais plutôt avoir des ressources financières pour acheter le maximum de nouveaux bacheliers. Ainsi naît la mafia de la vente des nouveaux bacheliers par le Ministère et de l’achat par les fondateurs d’établissements privés au mépris des textes réglementaires.

Malgré que nous étions dans une démarche de démanteler ce réseau mafieux, certains responsables d’établissements nous ont fait la proposition de les aider à avoir des nouveaux bacheliers en tant que leaders estudiantins qui avons des entrées au MESRS. Le deal est de 20.000F CFA par étudiant orienté.

À la suite de toutes ces démarches, nous avons déposé une plateforme de revendication le Mardi 08 juin 2021 qui devait être suivie d’un sit-in le 24 juin 2021. Sur cette plateforme de revendication, figurait le point concernant l’orientation par l’Etat des étudiants dans certains établissements en conflit avec la loi portant sur les filières non homologuées.

Comme il est de coutume pour le Ministère, nous avons été reçus à la veille de la date prévue pour notre sit-in, c’est-àdire le 23 juin 2021, par le Professeur K. Arsène, Directeur de Cabinet du Ministère. Abordant la question, Monsieur le Directeur de Cabinet a reconnu les défaillances dans le système de gestion et de contrôle des établissements privés.

Selon lui, son patron aurait hérité d’un système pourri qu’il serait en train d’assainir. À lui d’ajouter, qu’ils ont besoin de l’apport des organisations d’étudiants pour faire remonter les informations à l’autorité afin de contribuer à l’atteinte de cet objectif.

Continuant sur la même lancée, il nous a donné l’information selon laquelle, Monsieur le Ministre depuis sa nomination a suspendu la signature d’arrêté d’homologation, pour dit-il, mettre de l’ordre. Avant de nous séparer, nous lui avons fait savoir notre amertume, notre détermination à suivre de près ce dossier afin que les personnes du ministère impliquées ainsi que les établissements concernés soient sanctionnés.

Aussi, qu’une solution devrait être trouvée pour les victimes. Il nous a fait savoir à son tour qu’un compte rendu sera fait à Monsieur le Ministre qui est le chef dudit département ministériel, qui va décider à son tour. Pendant que nous nous attendions à une enquête pour situer les responsabilités, suivie de sanctions, nous apprenons que Monsieur le Ministre a plutôt joué autrement.

Le mardi 29 juin 2021, Monsieur le Ministre ADAMA DIAWARA a fait convoquer une Commission Reconnaissance et d’Equivalence des Diplômes Nationaux et Etrangers (CREQ) à l’effet de délivrer des homologations à ces établissements dans cette situation.

Arrêtés d’homologation qu’il signera le 10 Août 2021 et organisera par la suite le 20 Août une cérémonie officielle de remise d’homologation à l’Université FHB de Cocody, à laquelle il invita la presse. Une première du genre dans ce département ministériel.

Mais ce que Monsieur le Ministre a oublié, c’est que les arrêtés d’homologation qu’il a signé pour étouffer cette affaire et protéger partenaires sont en violation des dispositions légales. En lieu et place de sanction, Monsieur le Ministre a préféré encore une fois tordre le cou aux textes réglementaires pour protéger ses partenaires.

Après la tenue de CREQ en urgence pour maquiller le crime, nous avons décidé de déposer une plainte auprès du tribunal de première instance du Plateau. Cette plainte a été enregistrée au parquet du tribunal le 08/07/2021 sous le numéro 4108.

Chose bizarre, pendant que nous nous attendions que le parquet nous appelle pour être entendu, c’est plutôt la sous-direction en charge des établissements privés du Ministère de l’Enseignement Supérieur qui nous a appelés.

Cette sous-direction qui était dirigée au moment des faits par Monsieur Touré Vamara, qui nous a promis que le Ministère prendra toutes dispositions afin que les diplômes des étudiants de l’Université ADAMA SANOGO soient signés par le Ministère de l’Enseignement Supérieur afin qu’ils puissent les faire valoir pour les concours de la fonction publique.

Après toutes ces démarches, nous avons décidé d’accorder trois mois au MESRS et aux établissements concernés, à l’effet de trouver une solution à cette situation. Ce délai courrait de septembre à novembre 2021. C’est finalement en juin 2023 que les diplômes de ces étudiants ont été signés.

Jusqu’en 2022, le Ministère pour contraindre les bacheliers à aller s’inscrire dans les établissements de leurs partenaires véreux (fondateurs des Grandes écoles), inscrivait sur la fiche d’orientation la phrase suivante: “ Aucun changement d’établissement n’est possible”.

Cette phrase était en violation fragrante du Décret N°97- 675 du 03 décembre 1997 portant conditions de concession du service public de l’enseignement aux établissements privés laïcs, en son article 23. C’est après nos interpellations que Monsieur le Ministre a décidé en 2022 du retrait de cette phrase.

Nous avons fourni toutes les preuves de cette mafia à Monsieur le Ministre pensant qu’il allait y mettre fin, mais il a préféré protéger ses poulains. À ce jour, ce réseau mafieux de vente de nouveaux bacheliers aux établissements privés continu de sévir à l’Enseignement supérieur de notre Pays.

J’ai été jeté en prison pour ne pas que j’en parle, mais je crois qu’à travers vous, la vérité éclatera au grand jour afin que cette mafia qui tend à faire passer les nouveaux bacheliers pour du bétail afin de se partager chaque année la subvention de l’État en violation des standards en matière de formation prenne définitivement fin dans l’enseignement supérieur privé….

Je voudrais dire au journal LEDEBAT IVOIRIEN que ce n’est que le début des révélations ». Propos recueillis lors d’une visite au détenu Kouamé N’guessan Jean Vincent dit NL Pacifik, au Pôle Pénitentiaire d’Abidjan.

Depuis le procès ayant abouti à la condamnation de l’ex secrétaire général de l’UNESCI, sur plainte du ministre de l’Enseignement Supérieur pour des faits ‘‘d’outrage à l’autorité publique’’ le ministère ne s’est pas encore prononcé sur les questions soulevées autour du Cycle BTS exclu du système LMD et les fonds introuvables des cartes multiservices des étudiants. A SUIVRE PARTIE 3.

Ledebativoirien.net

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