C’est avec surprise que nous avons lu sur la place publique, le débat interne que nous avons eu à maintes reprises sur l’article 3 des Résolutions de notre Congrès, dans les groupes PDCI d’Amérique du Nord. Cette lettre ouverte pèche par son manque de rigueur intellectuelle. Contrairement aux affirmations de son auteur, l’article 3 des résolutions du Congrès parle de Convention d’Investiture, et non de « Convention élective ». Cette nuance est très importante pour la suite des débats. C’est en effet une pratique courante au PDCI, que le Président élu au Congrès soit désigné d’office comme candidat du Parti à l’élection présidentielle suivante, sous réserve de sa confirmation et de son investiture à la Convention du Parti.
Il en a été ainsi, d’Houphouët à Bédié, et aujourd’hui Thiam. C’est ce qui a donné la notion de candidat naturel à laquelle tous les militants du PDCI sont habitués. Et si hier sous Bédié, certains n’ont rien trouvé à redire, nous nous étonnons qu’aujourd’hui il y ait matière à débat sous Thiam. Notre devoir d’équité morale commande que, dans les mêmes conditions, ce que nous avons accepté pour Bédié, Président du PDCI, nous l’acceptions pour tout autre Président du PDCI, y compris Thiam, à moins que nous orientions notre combat vers la modification des textes du Parti, applicables à tous.
Est-il besoin de rappeler que, comme un employé qu’on envoi en mission, le Congrès du PDCI a donné une feuille de route, à exécuter, au Président Thiam et qu’à ce titre, il est juste qu’il dispose des ressources du Parti pour ses missions, y compris le meeting de remobilisation des militants à Aboisso? Donc quoique n’importe qui puisse se porter candidat à la Convention comme du temps de Bédié, le PDCI-RDA a son Candidat qu’il investira à la Convention, après l’avoir confirmé par un vote de formalité, en cas de challenge par des adversaires.
Par ailleurs, il est abusif de juger les pratiques d’une organisation à partir des pratiques d’une autre. Une organisation se juge sur le respect des textes qu’elle s’est librement donnée, ainsi que sa culture, c’est-à-dire toutes les pratiques qui y sont acceptées. En termes juridiques, cela se traduit par la notion de jurisprudence. Il est donc erroné de juger le PDCI, en le comparant par exemple au Parti Républicain Américain (RNC), parce que le RNC fonctionne selon ses propres textes, qui ne sont pas ceux du PDCI. Au demeurant et contrairement à ce que l’on pourrait croire, le Président Thiam n’a fait que confirmer les uns et les autres aux postes qu’ils occupaient sous l’ère Bédié. Le Comité d’organisation de la Convention sera donc celui qui était là depuis Bédié. On ne peut, par conséquent, accuser le Président Thiam de Conflit d’Intérêt, si on n’en a pas vu avec Bédié.
Face aux urgences actuelles que constituent la Révision et l’audit de la liste électorale, entre autres, nous militants PDCI devrions consacrer nos énergies aux nombreux défis externes auxquels notre Parti doit faire face.
Pour terminer, le PDCI-RDA jugera son Président sur les résultats de la feuille de route à lui assignée, et non sur l’application en interne de la Démocratie à l’américaine ou à l’occidentale de façon générale.
Paul Alain KOFFI
Membre du Bureau Politique du PDCI-RDA
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