En ce dernier jour de l’année 2024, on va se projeter quelque peu sur le futur économique de la CI. Evidemment personne n’a la prétention de prédire le lendemain. Mais au vu de ce qui se passe aujourd’hui, on peut définir la trajectoire de certaines variables de l’économie, en partant du principe que l’environnement restera stable. Car ce qui est le plus défavorable à l’économie, c’est un environnement fluctuant, incertain, un environnement qui ne permet aucune visibilité. Ainsi ce n’est pas tant la démocratie en elle-même qui est un terrain favorable à l’économie, mais la stabilité couplée à une politique libérale et pro-investissement. Voilà qui est clair.
Sur le papier les indicateurs macroéconomiques sont globalement excellents, l’économie ivoirienne est dans une phase ascendante depuis un certain nombre d’années, creusant l’écart avec tous ses partenaires sur le continent. A titre de comparaison, le budget 2025 de la CI ( 15 339 milliards CFA) est supérieur à la somme de celui du Sénégal (6 395 milliards FCFA) et du Cameroun (7 318 milliards CFA) les principales économies de la zone CFA. Le pays est devenu la neuvième économie du continent, avec un PIB avant tout agricole où l’or et la production pétro-gazière montent toutefois en puissance. Ainsi selon les Nations Unis, le pays reste la première destination de l’immigration interafricaine, devant l’Afrique du Sud.
Aujourd’hui sur le plan économique, les regards se portent désormais sur l’or et le pétrole. Le 28 Août 2023, la Côte d’Ivoire lançait la production du gisement « baleine », dont la découverte fut annoncée en Septembre 2021. Le 07 Mars 2024, la découverte d’un nouveau gisement, baptisé « calao », était annoncée. Ces deux champs pétroliers vont porter la production ivoirienne à 250 000 barils par jour à partir de 2027, le pays va alors intégrer le top-10 des producteurs africains, se positionnant à la sixième ou la septième place.
Concernant l’or, deux importants gisements ont été annoncés en 2024, dont le plus grand du pays (le « projet Koné »). Ce sont les plus vastes gisements découverts à ce jour. Un gisement de coltan a également été découvert. Le 19 Décembre 2024, était lancé le chantier de la plus grande mine d’or du pays, la troisième plus grande mine d’Afrique de l’Ouest. Les deux « méga-gisements » découverts en 2024 entreront en production en 2027. Les mines qui seront construites seront alors plus grandes que celle lancée le 19 Décembre.
On peut s’apercevoir que 2027 sera une année charnière pour l’économie ivoirienne, avec un boom prévu dans les productions aurifère et pétro-gazière. Selon les projections des Nations-Unis, le pays deviendra la septième économie du continent en 2027. Bien entendu cela dépendra de ce qui se passera avant cette échéance, en d’autres termes durant les années 2025 et 2026. Un environnement pas nécessairement démocratique mais stable (il faut insister sur ce mot) sera nécessaire pour faire entrer l’économie ivoirienne dans cette nouvelle phase d’expansion. Ainsi, pas besoin de grands discours, pas besoin de croquis, pour faire comprendre aux Ivoiriens qu’ils ont intérêt à maintenir la paix dans leur pays, s’ils veulent le voir décoller une bonne fois pour toutes.
Il faut aussi insister sur le rôle catalyseur de l’immigration dans l’expansion économique. La CI a besoin de l’immigration, d’où qu’elle vienne, surtout l’immigration libanaise. Le boom immobilier actuel dans la zone Marcory-Biétry, le boom immobilier et industriel dans la nouvelle zone du PK-24 de l’autoroute du Nord, sont le fait de la composante ’’levantine’’ de la population ivoirienne (les Libanais au sens large, c’est-à-dire tous les arabes). Ils ont une incidence majeure sur l’activité, il est dans l’intérêt de la CI de les attirer davantage. Les pays africains qui leur ’’ferment’’ les portes n’ont rien compris à l’économie.
L’immigration africaine est aussi une aubaine pour la CI. Un citoyen africain qui s’établit dans le pays pour « se chercher » comme on le dit en Côte d’Ivoire, aura une incidence sur l’Offre parce qu’il va nécessairement exercer une activité, et sur la Demande parce qu’il va consommer des biens et services. Ainsi une part importante du dynamisme actuel de la CI provient de ce phénomène. La CI gagne à être ouverte, à pérenniser son statut de première destination de l’immigration interafricaine, à être la nation la plus cosmopolite du continent.
Bonne année à tous.
Douglas Mountain
oceanpremier4@gmail.com
Commentaires Facebook