Du « pipo » attend-on dans les rues d’Abidjan et de San-Pedro après l’annonce du départ des troupes françaises du 43e Bima, faite par le président ivoirien dans son annonce à la Nation du 31 décembre dernier.
« C’est du trompe-œil pour juste calmer les opinions locales hostiles », à la présence militaire française sur le continent africain. En clair, les Ivoiriens veulent voir avant de croire au départ des militaires français de leur pays. Parce que redéployer ces militaires français au nord du pays ou rétrocéder symboliquement « dans la bouche » un BIMA [qui n’existe plus de fait], aux troupes ivoiriennes alors que la base « très stratégique » reste toujours occupée par les Français, n’est pas ce que les populations demandent.
Les jeunes générations veulent les départs effectifs de toutes les forces militaires étrangères de leur pays, qu’elles soient américaines ou françaises, ou encore russes ou chinoises.
La base de l’armée française à Abidjan sera rétrocédée à la Côte d’Ivoire en janvier
Le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a déclaré mardi que la base militaire française d’Abidjan va être rétrocédée à la Côte d’Ivoire en janvier.
La base militaire française d’Abidjan va être rétrocédée à la Côte d’Ivoire en janvier, a annoncé mardi 31 décembre au soir, le président ivoirien Alassane Ouattara, conformément à la politique de réaménagement du dispositif militaire français en Afrique.
« Nous pouvons être fiers de notre armée dont la modernisation est désormais effective. C’est dans ce cadre que nous avons décidé du retrait concerté et organisé des forces françaises en Côte d’Ivoire », a déclaré Alassane Ouattara, dans son allocution de fin d’année.
« Ainsi, le camp du 43e BIMA, le bataillon d’infanterie de marine de Port-Bouet (une commune d’Abidjan), sera rétrocédé aux forces armées de Côte d’Ivoire dès ce mois de janvier 2025 », a-t-il poursuivi.
Il a précisé que le camp serait baptisé du nom du Général Ouattara Thomas d’Aquin, le premier chef d’état-major de l’armée ivoirienne.
La France a décidé de reconfigurer sa présence militaire en Afrique, après avoir été chassée de trois pays sahéliens, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, gouvernés par des juntes hostiles à Paris.
Le mois dernier, à quelques heures d’intervalle, le Sénégal et le Tchad ont à leur tour annoncé le départ des militaires français de leur sol et officialisé une « réorganisation ». La France a rétrocédé le 26 décembre une première base militaire au Tchad, à Faya dans l’extrême nord désertique du pays. Mardi, lors de son discours de Nouvel An, le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, qui jusqu’alors n’avait pas donné de date pour le retrait des soldats français, a déclaré que « toutes les présences militaires de pays étrangers au Sénégal prendront fin dès 2025 ».
La Côte d’Ivoire reste un allié important de la France en Afrique de l’ouest. Quelque 1 000 soldats étaient déployés au 43e BIMA, notamment dans la lutte contre les jihadistes qui frappent régulièrement le Sahel et le nord de certains pays du golfe de Guinée.
Mardi soir, le président Ouattara a par ailleurs évoqué la présidentielle d’octobre 2025, assurant que l’élection serait « apaisée », « transparente et démocratique ».
Alassane Ouattara, qui aura 83 ans mercredi, ne s’est pas encore prononcé sur l’éventualité d’une candidature à un quatrième mandat.
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