A la Direction générale des Impôts, le temps n’est pas à la sérénité surtout chez les agents qui doivent faire valoir leur droit à la retraite le 31 décembre 2024. La peur du lendemain et le fait de ne plus avoir droit aux privilèges financiers une fois que sonne l’heure du repos mérité, font que chaque année des agents optent pour la prolongation. C’est une ouverture de la législation ivoirienne et ils sont chaque année, nombreux à attendre un décret du président de la République qui reporte la date de la retraite.
A la Dgi, ce phénomène récurrent est devenu un facteur limitant des performances de cette régie financière, un facteur bloquant pour des centaines de travailleurs qui ne peuvent avoir de promotion dans leur carrière faute de postes libres. Face à cette situation, la « Coordination dignité de la Direction générale des Impôts » (Codi-Dgi) a décidé de prendre ses responsabilités par la dénonciation de cette attitude. Ladite coordination qui regroupe l’Anadgi de Michael Dougrou et la Sagi d’Antoine Konan Kouassi a organisé une conférence de presse le 12 décembre dernier pour insister sur la nécessité pour ces agents de prendre effectivement leur retraite le 31 décembre prochain.
« Ton temps est arrivé, va te reposer ». C’est le slogan qu’ils mettent en avant dans ce qu’ils ont appelé opération « Kabadougou la hora es la hora ». Pour étayer leur position, il est revenu à Antoine Konan secrétaire général de la Sagi de rendre compte d’une récente tournée dans plusieurs directions régionales des impôts à l’intérieur du pays. Le constat qu’il dresse est amer. Des agents gagnés par le découragement, des locaux vétustes et délabrés qui ne peuvent offrir de meilleurs conditions de vie et de travail dans une institution mamelle nourricière du pays.
Michaël Dougrou de l’Alliance nouvelle des agents de la Dgi (Anadgi) a salué les actions nécessaires mais insuffisantes des autorités et de la tutelle pour répondre aux revendications. Puis dans son ton qu’on lui connait, il a exprimé toute son exaspération face à un fait qui semble devenu banal et auquel les autorités semblent indifférentes. »Prendre sa retraite est un droit », fulmine-t-il avant d’éclairer sa position. << Le profil de carrière des agents est en attente depuis 23 ans. Alors qu’il y a un constat de velléités de certaines personnes dont l’âge de la retraite est arrivée de solliciter des rallonges auprès des autorités pour obtenir un délai supplémentaire qui leur permet de demeurer à leur poste. Nous estimons que le profil de carrière est prioritaire. Quand il y a un profil de carrière on ne peut pas accorder une carrière à quelqu’un qui n’a plus de carrière>>, a fait savoir Michaël Dougrou.
Les deux syndicalistes ont convenu d’un ultimatum le 2 janvier. Une date butoir qu’ils donnent aux agents réfractaires à la retraite pour mettre fin effectivement à leur carrière après de bons et loyaux services. Les deux secrétaires généraux projettent même un sit-in dans les locaux de la Dgi afin que cette revendication qu’ils portent depuis longtemps connaisse un heureux aboutissement avec le retrait effectif des retraités des postes qu’ils occupent par la complicité dit-il, de certains supérieurs hiérarchiques.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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